13/11/2013 19:16:00KongoTimes!
FARDC – Une lance-roquettes multitubes dit “orgue de Staline” des FARDC en action aux environs de Kirunga dans le Territoire de Nyiragongo.
Plutôt que de commencer à se livrer à de grandes réjouissances suite à la victoire des FARDC au front militaire, les Congolais devraient plutôt se montrer prudents. Car, tant que les pourparlers de Kampala n’auront pas formellement pris fin, il sera toujours possible que des pressions occidentales poussent le Gouvernement à quelques concessions. C’est d’ailleurs à cela qu’on assiste actuellement. Lorsque le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et d’autres représentants de la Communauté internationale insistent sur la conclusion d’un accord entre Kinshasa et le M23, c’est que la messe est déjà dite quelque part et que l’on cherche à imposer cette option. Halte donc à la distraction parce que tout n’est pas encore gagné malgré la victoire militaire des FARDC.
Entre les deux parties en pourparlers à Kampala, à savoir le Gouvernement congolais et le mouvement rebelle M23 ou son fantôme, on assiste depuis peu à une sorte de débat sémantique sur le document sanctionnant cette rencontre qui n’a que trop duré. Accord pour les rebelles et leurs mentors, Déclaration finale pour le Gouvernement congolais. Chose curieuse, la Communauté internationale, pour ne pas parler des grandes puissances occidentales, insistent sur le volet politique avec, à la clé, la signature d’un accord sanctionnant la fin des pourparlers entre un Gouvernement légal et un mouvement rebelle déjà défait au front. Que cache alors en réalité cet attachement à une prétendue solution politique. Mystère !.
Le M23, tout le monde le sait, n’est ni une réalité politique au Kivu, ni une réalité sociologique. De plus, sur le volet militaire, ce mouvement rebelle a cessé d’exister depuis sa défaite face à l’armée loyaliste, les FARDC. Au point que son chef politique a déjà décrété la fin de la rébellion dans une déclaration solennelle encore fraîche dans la mémoire collective de la Communauté internationale.
Mais, pourquoi, dès lors, pousser le Gouvernement congolais à signer un accord avec une structure étiquetée ” force négative ” dont les principaux responsables figurent sur la liste noire des Nations Unies ? Voilà la question fondamentale que ne cessent de se poser nombre d’observateurs avertis qui ne comprennent guère les pressions d’une Communauté internationale au moment où, sur le terrain, le M23 a déjà cessé d’exister.
KINSHASA DOIT DESORMAIS METTRE LE CURSEUR LA OU LE VRAI PROBLEME SE POSE
Pourtant, logiquement, face à un mouvement catégorisé ” force négative ” par les Nations Unies, le sort serait entendu au point de vider les pourparlers de Kampala de toute substance. Mais, curieusement, c’est la même Communauté internationale dont la brigade internationale de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Congo qui insiste, à travers le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, Martin Kobler, pour une solution politique par le biais d’un accord à Kampala entre le Gouvernement congolais et le M23. Ce qui, aux yeux des observateurs, signifie tout simplement qu’il y a anguille sous roche. Autrement dit, les vraies raisons d’une telle exigence sont ailleurs que dans les revendications du mouvement rebelle appuyé par Kampala et Kigali.
En d’autres termes, le Gouvernement de la RDC doit comprendre que ce sont les tireurs des ficelles, en l’occurrence le Rwanda et l’Ouganda et leurs soutiens, qui posent problème. Ce sont ces acteurs masqués qui existent réellement et non des mouvements rebelles qu’ils n’ont cessé de créer jusqu’à ce jour juste pour le besoin de la cause. Kinshasa doit, de ce fait, mettre le curseur là où le problème se pose au lieu de passer son temps à discuter avec des pantins. Plus question de discuter sur la sémantique entre la déclaration mettant fin à l’existence du M23 et un accord politique visant, en réalité, les intérêts de Kampala et de Kigali à travers les pourparlers qui se déroulent en Ouganda. Car, ce sont les acteurs masqués qui tirent les ficelles dans l’ombre avec une bénédiction occidentale.
LE DOUBLE LANGAGE ET L’HYPOCRISIE DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE
C’est là que bon nombre d’observateurs dénoncent le double langage empreint d’hypocrisie de ce qu’on a l’habitude d’appeler ” Communauté internationale “. Là où l’on semblait, dès l’adoption de la résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies, opter pour une solution militaire afin de mettre un terme à la présence des groupes armés catalogués ” forces négatives ” opérant à l’Est de la RDC, voilà qu’une solution politique non attendue s’est invitée à l’affaire. Même après la défaite militaire du M23 et donc son démantèlement visé par l’ONU, on revient à la trompette d’un accord politique avec un mouvement rebelle créé par Kigali et désormais rangé dans les oubliettes de l’histoire. On cherche juste à imposer une solution politique du genre ” ni vainqueur ni vaincu “.
Ce qui revient à dire que la fameuse communauté internationale demeure loin de partager la joie des populations congolaises qui se réjouissent des victoires enregistrées par les FARDC au Nord-Kivu. En fait, la Communauté internationale semble plus préoccupée par les intérêts du Rwanda et de l’Ouganda que par le sort des populations rd congolaises. Sinon, la fin du M23 aurait suffi pour que les pourparlers de Kampala s’estompent de la manière la plus naturelle, avec la débâcle du mouvement rebelle. Bien au contraire, on recourt à toutes sortes de subterfuges pour rendre nécessaire la signature d’un accord entre un Gouvernement lé “gal et un mouvement rebelle désormais fictif. De ce point de vue, plus d’un analyste de la question estiment que le cœur des Occidentaux ne bat pas pour les populations congolaises.
HALTE A LA DISTRACTION, TOUT N’EST PAS ENCORE TERMINE AU KIVU
Plutôt que de commencer à se livrer à de grandes réjouissances suite à la victoire des FARDC au front militaire, les Congolais devraient plutôt se montrer prudents. Car, tant que les pourparlers de Kampala n’auront pas formellement pris fin, il sera toujours possible que des pressions occidentales poussent le Gouvernement à quelques concessions. C’est d’ailleurs à cela qu’on assiste actuellement. Lorsque le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et d’autres représentants de la Communauté internationale insistent sur la conclusion d’un accord entre Kinshasa et le M23, c’est que la messe est déjà dite quelque part et que l’on cherche à imposer cette option. Halte donc à la distraction parce que tout n’est pas encore gagné malgré la victoire militaire des FARDC.
A tous égards, la Communauté internationale, qui semble réconforter l’Ouganda et le Rwanda dans leur paradigme d’une solution politique, doit clairement exposer le problème et en donner la solution.