L’Ougandais Museveni démasqué dans sa sordide complicité avec les terroristes du M23 défaits par les FARDC appuyées par la Monusco

Kinshasa, 14/11/2013 / Politique

Le singe croit toujours se cacher sous les branches alors que sa queue pendante le trahit. Ainsi en est-il de l’Ougandais Museveni qui ne sait pas masquer son jeu à découvert de complicité flagrante avec les terroristes fuyards du M23 qu’il protège sur son territoire

La télévision nationale congolaise a donné l’information, selon laquelle le chef militaire du M23 tenterait de retraverser la frontière à la tête d’un contingent de plus de 300 éléments constitué de militaires des armées régulières ougandaise et rwandaise. Le comité de vérification de la CIRGL a du pain  sur la planche dans la mesure où Yoweri Kaguta Museveni a décidé de jouer à visage découvert.

Yoweri Kaguta Museveni brulait d’impatience de reprendre du service en RDC après l’échec cuisant infligé par les FARDC à son protégé, ci-devant le M23. Finalement, il s’est résolu à ôter le masque de facilitateur qui l’empêchait de disposer de marge de manœuvres suffisantes. Aux dernières nouvelles, il nous revient qu’il a ordonné le retour au front de son valet Sultani Makenga à partir du territoire ougandais.

En clair, l’Ouganda voudrait opérer désormais à visage découvert. Plus question de s’encombrer de précautions inutiles quand il s’agit un pied sur le territoire congolais et poursuivre l’œuvre de prédation. Kampala n’a-t-il pas poussé Kinshasa à la faute afin d’avoir une bonne raison de relancer les opérations militaires soit directement soit par l’entremise du M23 ragaillardi ? La question est sur toutes les lèvres.

Dans ce contexte, Kampala tiendrait le gouvernement par les couilles et le contraindrait à apposer sa signature au bas de l’accord concocté par ses soins. Un précieux sésame qui permettrait au M23 de ressusciter et de reprendre du service au grand jour. Malheureusement, la fin de non recevoir réservée à ce torchon, après l’éclatante victoire des FARDC sur le M23, n’est pas du goût de la médiation ougandaise, partie intégrante à la crise.

Le médiateur vient donc d’ôter sa veste pour enfiler le treillis afin d’en découdre, à coup de canon et kalachnikovs  avec les FARDC. La communauté internationale suit-elle ce qui se trame ou elle voudrait attendre, comme à l’accoutumée que la situation pourrisse avant d’intervenir ? Elle devrait, au contraire, prendre acte de la renonciation par l’Ouganda de son statut de facilitateur et lui rappeler ses engagements dans les instruments de la CIRGL, de l’UA et de l’ONU.

Yoweri Kaguta Museveni vient de violer de manière spectaculaire, tous ces textes internationaux  en prenant faits et causes pour une force négative. Pourquoi les champions de la lutte contre le terrorisme ne s’en émeuvent-ils pas ? Les fonds d’assistance peuvent   être utiles au développement qu’à servir des déplacés et autres sinistrés  dont la situation est créée et entretenue.

Il est vrai que la RDC a été obligée, au nom de la paix, de se mettre autour d’une table avec le M23. Cette mise à nu de Kampala ne pourrait-elle amener la communauté internationale à cesser d’être le défenseur acharné d’une issue politique minée à  l’avance ?  Le mystère qui entoure cette position unanime et maintes fois réaffirmée des Envoyés spéciaux sur la crise dans les Grands Lacs contraste d’avec les discours embouchés sur tous les toits dans les circonstances similaires sous d’autres cieux ! Le cas RDC constituerait-il une particularité ? Dans cette éventualité, en quoi la RDC est différente des autres Etats du monde pour subir le dictat de tout le monde même en cas de victoire militaire sur une rébellion ? Toutes ces interrogations poussent à croire que le pays serait victime d’un complot international.

Plutôt que de dresser un mur des lamentations, les institutions congolaises doivent ériger un mur infranchissable de la défense du pays. Les vaillants éléments des FARDC ont démontré leur capacité opérationnelle susceptible de dissuader quiconque se hasarderait de traverser la frontière.

Seulement Kinshasa devrait jouer franc jeu, en démontrant qu’il connaît ses partenaires et peut déjouer leurs cous fourrés. A dire vrai, la RDC paie le prix de ses propres turpitudes. Car, en acceptant d’avoir comme médiateur l’Ouganda dans les négociations avec le M23, Kinshasa s’est mis inutilement la corde au cou, pour autant que l’Ouganda, médiateur désigné par la Cirgl, a été nommément cité dans le rapport des experts des Nations unies sur la RDC comme l’un des soutiens au M23.

Malheureusement, le gouvernement se trouve dans l’embarras. Il est devant un dilemme. Il ne peut pas non plus se désengager, malgré la mauvaise foi avérée de l’Ouganda. Vouloir ou pas, il devra signer un accord ou une déclaration — c’est selon — avec le M23. Il paie le prix de sa naïveté, pour avoir fait semblant dès le début de cerner les vrais enjeux du conflit qui ronge sa partie Est. Heureusement, les délégués de Kinshasa n’ont pas mordu à l’hameçon.

Après avoir offert son hospitalité au chef militaire du M23, Sultani Makenga, et à tous ses hommes, soit plus de 1.500 hommes, avec armes et munitions l’Ouganda donnait déjà des signaux de son revirement. Il ne les a pas considérés comme des criminels, au contraire il les a traités comme des invités de marque sur son territoire.

Cela n’a pas été perçu à temps et à sa juste portée à Kinshasa. Au point où Museveni a pris son temps pour réarmer physiquement, moralement et militairement le M23. Aujourd’hui, il sort les biceps et entend en découdre avec la RDC en s’appuyant sur le refus de Kinshasa de signer un accord avec le M23.

C’est la preuve que depuis le lancement du processus de paix, engagé dans le cadre de la CIRGL, Kampala n’a jamais été du côté de la RDC. Comme Kigali, Kampala souffle le chaud et le froid, chaque fois qu’il s’agit du processus de paix à telle enseigne que Kinshasa n’y voit que du feu (au propre comme au figuré).

Pour le moment, le plus important est de s’engager dans un document qui ne remette pas en cause aussi bien la souveraineté du pays que son intégrité territoriale.

François Mamba catégorique : « Le document à signer devrait être une déclaration et non un accord »

Après le rendez-vous manqué de la signature d’un texte marquant la fin des négociations de Kampala entre Kinshasa et le M23, François Muamba estime que le document devrait être une « déclaration et non un accord ».

Le coordonnateur de la Commission du suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba et l’un des principaux négociateurs de la délégation du gouvernement congolais aux pourparlers de Kampala, François Muamba,  a affirmé, le mardi 12 novembre, que le document final doit acter que les rebelles du M23 ont été vaincus et que la guerre ne s’est pas terminée grâce à un accord, rapporte radiookapi.net

Se confiant à la presse, il a déclaré : « Vous savez quand on dit onze points,  l’un des points, c’est la disparition du M23. Il ne faut pas que demain ou après demain, il y ait une fausse lecture ou une lecture biaisée ». Et de noter : « Le M23 tel qu’il s’est comporté ne disparaît pas parce qu’il y a un accord à Kampala, c’est dans les onze points. La vraie raison : ils ont été vaincus, nous voulons que ça soit acté. Vaincus, chassés, et ils disparaissent ».

A en croire plusieurs sources, en dehors de l’intitulé, le contenu du document final, quand bien même il ne serait pas encore rendu public, il ne pose plus de problèmes pour les parties en discussion. C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré mardi à Goma, le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en RDC, Martin Kobler.

« Comment appeler ce papier qui est sur la table : déclaration ? Conclusion ou accord ? C’était la différence, mais pas la substance », s’est interrogé le chef de la Monusco.

Expliquant la position  du gouvernement congolais, François Muamba a indiqué : « Vous savez la médiation aujourd’hui est dans une situation comparable à un médecin légiste. Il s’agit de constater la mort et chercher à connaître sa cause.  Il ne faut pas qu’on bricole ». Et d’ajouter : « La guerre s’est arrêtée puisqu’ils ont été vaincus et dégagés. Si nous signons un document qui s’appelle « accord »,  et eux [le M23, ndlr] et la médiation vont dire : on a bien travaillé, grâce à cet accord, il n’y a plus de guerre au Kivu ».

Stéphane Etinga/Le Potentiel

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