SCISSION DU M23, VERS LE PLAN « B » DE MUSEVENI ET KAGAME.

16 novembre 2013

Jusqu’ici secrétaire permanent de ce mouvement rebelle défait militairement par les FARDC, Serge Kambasu Ngeve affirme bénéficier du soutien de la majorité des membres de l’ex-rébellion et annonce son intention de signer les conclusions des pourparlers de Kampala avec Kinshasa.

Kaguta, kagame, Kabila; Jusqu'`quand ils vont continuer à nous fatiguer?

Kaguta, kagame, Kabila; Jusqu’à quand ils vont continuer à nous fatiguer?

Lors d’un point de presse à Kampala, le mercredi 13 novembre 2013, Serge Kambasu Ngeve, a indiqué que son aile était prête à signer les conclusions des pourparlers de Kampala, comme souhaité ‘par la délégation du gouvernement RD-congolais. L’histoire se répète. Et les pièces  de rechange ne manquent pas dans les magasins des présidents rwandais et Ougandais.

Le scénario est le même. Le Rassemblement congolais pour la démocratie -RCD- a éclaté en plusieurs ailes notamment RCDI Goma, RDC/KM et RCD/N. La différence s’est montrée. Le RDC/Goma appartient aux rwandophones et les deux autres ailes aux RDCongolais, savoir Antipas Mbussa Nymwisi et Roger Lumbala. Le RCD/Goma a engendré le CNDP et ce dernier à son tour a enfanté le M23. Il y a des similitudes.

Kampala et Kigali cherchent toujours à trouver un pion qu’ils manipuleraient à la tête du mouvement rebelle pour déstabiliser la RDCongo. L’affaire remonte en 2004 lorsque Laurent Nkundabatware, général issu du RDC/Goma refuse d’intégrer les rangs des FARDC à Kinshasa. Il soutient le colonel Jules Mutebusi qui a envahi la ville de Bukavu avant d’y être délogé par le général Mbuza Mabe. Nkunda crée le CNDP. Il est rejoint par Bosco Ntaganda.

Coincé par la justice RD-congolaise et internationale, Nkunda se réfugie au Rwanda et est remplacé par Bosco Ntaganda. Ce dernier, à son tour est mis hors-jeu par ses parrains avec son bras droit Jean-Marie Runiga au profit de Sultani Makenga. Aujourd’hui que les crimes pèsent sur Makenga, voici que Kigali et Kampala trouvent une pièce de rechange, à savoir Serge Kambasu Ngeve pour occuper la place de Bertrand Bisimwa.

Du coup, le mouvement rebelle éclate pour la seconde fois en deux ailes différentes, à savoir l’aile Kambasu et celle de Bisimwa. C’est le jeu de Museveni et Kagame. L’information de la scission du M23 vaincu militairement est relayée par Jeuneafrique.com. Ce que les deux pays n’ont pas su gagner militairement, ils espèrent le gagner par le dialogue qu’ils veulent imposer à Kinshasa en tenant à tout prix à la signature d’un accord entre la RD-Congo et le M23.

Changement de stratégie et remplacement imminent

Voilà qui caractérise le climat qui prévaut actuellement au sein de l’ex-mouvement rebelle du M23. Vaincu militairement par l’armée régulière RD-congolaise, le M23 n’existerait plus, du moins sous sa forme la plus nuisible. Dans l’entretemps, des pressions sont exercées sur Kinshasa par Mary Robinson, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU dans les Grands Lacs et le duo Kagame-Museveni pour qu’un accord de paix soit signé entre le gouvernement et le mouvement rebelle.

Kinshasa, fort de sa victoire militaire a refusé de tomber dans le piège de Kampala. Il préfère signer une déclaration de fin des pourparlers que de signer un accord de paix avec l’ex-rébellion. Les choses se sont compliquées et la délégation gouvernementale à regagné Kinshasa sans pur autant signer aucun papier. La médiation est dans la tourmente.

La position de fa RD-Congo est claire : «le document à signer doit refléter la réalité du terrain car il y a le gouvernement légitime d’une part et une rébellion défaite d’autre part», a déclaré Raymond Tshibanda, chef de la délégation gouvernementale à Kampala à son retour dans la capitale le mardi dernier.

Les autorités ougandaises ont indiqué que le dialogue allait se poursuivre pour obtenir la signature avortée, menaçant même Kinshasa de ne pas lui remettre les rebelles réfugiés sur le sol ougandais. Pour ne pas se sentir humiliés, les deux parrains de la rébellion vaincue chercheraient une issue qui les protégerait. Cette issue, c’est de procéder au changement de la direction de l’ex-mouvement rebelle.

A la place de ceux qui sont poursuivis par la justice à cause des crimes de guerre et crimes contre l’humanité sur le sol RD-congolais, Museveni et Kagame rééditent leur exploit de changer la tête de l’ex-mouvement, comme ils avaient réussi à le faire avec Nkunda, Bosco Ntaganda et Runiga. «Nous pouvons faire le même jeu pour Sultani Makenga en proposant Kambasu comme négociateur et nous allons convaincre Kinshasa à signer l’accord», se sont-ils dits.

Mais ils oublient que la donne politique et militaire a fondamentalement changé. C’est dans cette optique que le Mouvement du 23-Mars a été désormais poussé par ses parrains à éclater en deux branches distinctes. Selon jeuneafrique.com, son secrétaire permanent, Serge Kambasu Ngeve, affirme bénéficier du soutien de la majorité des membres de l’ex-rébellion et annonce son intention de signer les conclusions des pourparlers de Kampala avec le gouvernement RDcongolais. Une démarche qui s’éloigne de la position prise initialement par le bureau politique du groupe armé, aujourd’hui défait.

L’aile Kambasu se veut réaliste et espère arriver à la signature d’un accord avec Kinshasa peu importe la dénomination -déclaration finale ou accord-. «Nous refusons d’être pris en otage par une minorité de personnes qui bloquent l’aboutissement du processus de paix», dit Kambasu en faisant allusion à certains de ses camarades hantés par le terme «accord de paix» comme intitulé du document qui doit sanctionner les pourparlers entre le gouvernement congolais et le M23.

Pourtant, Kinshasa ne veut pas entendre ce mot. Fort de sa victoire, militaire sur le terrain, il préfère les termes déclaration ou conclusions.

Qu’allons-nous devenir?, se demande Kambasu

Dans un point de presse à Kampala, le mercredi 13 novembre 2013, Serge Kambasu Ngeve, a indiqué que son aile était prête à signer les conclusions de Kampala, un des termes souhaités par Kinshasa, avec la délégation du gouvernement RD-congolais. « Ce jeu de vocabulaire, certes avec des implications politiques, il peut, en aucun cas, conduire à un suicide collectif pour notre organisation et des milliers des membres qui la composent», a-t-il souligné.

Selon Jeune Afrique. celui qui se considère comme le négociateur principal du M23 s’interroge sur la capacité visionnaire de ceux qui sont à la tête de leur groupe armé défait. Il pose une question à Bertrand Bisimwa, chef politique du M23 et à Réné Abandi, le chef de la délégation de l’ex-rébellion à Kampala : «Si nous ne concluons pas les pourparlers de Kampala avec le gouvernement, qu’allons- nous devenir ? Que vont devenir les ex-combattants rebelles». Il appartient aux intéressés d’y répondre.

Pour le moment, l’ex-rébellion vit ‘un tournant décisif et tente de se survivre. De toute évidence, l’aile Kambasu eut obtenir en échange «l’amnistie et le cantonnement ou la réinsertion à la vie civile de nos troupes» précise celui qui passe pour le nouveau chef du M23. Quitte à la médiation ougandaise de savoir ménager car on ne sait pas si le gouvernement RD-congolais accepterait de signer une déclaration avec une nouvelle aile du M23 mise en place par Kigali et Kampala. Mais Kinshasa n’est pas dupe, estime un observateur.

Octave MUKENDI

Source : AFRICA NEWS 

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