Requiem pour les groupes armés locaux et étrangers après la déroute du M23

Kinshasa, 19/11/2013

Les jours sont comptés pour les groupes armés qui s’aventurent encore à écumer le Nord et le Sud-Kivu ainsi qu’une partie de la Province Orientale.

Les jours sont-ils désormais comptés pour la nébuleuse de groupes armés qui s’aventurent encore à écumer le Nord et le Sud-Kivu, sans oublier une partie de la Province Orientale, semant ainsi désolation et mort sur leur chemin ? L’heure du requiem semble, en tout cas, avoir sonné pour ces derniers. Décryptage

A toute chose, un début et une fin. Il en est le cas de groupes armés, locaux et étrangers, dont le ciel est en train de se dérober sous les pieds. Après la déroute militaire du Mouvement du 23 mars (M23), c’est le tour des groupes armés, locaux et étrangers de se mettre au pas.

Le moment est donc arrivé non pas pour faire à leur endroit une incision au scalpel comme on dit, mais plutôt pour procéder à l’éradication complète de tous ces groupes qui pullulent au Nord et Sud Kivu…et dans une partie de la Province Orientale ; le Nord-Katanga n’en étant pas pour autant épargné…

A l’ordre du jour : éradiquer !

Décidément, c’est l’éradication des groupes armés qui est à l’ordre du jour. Les tout premiers pas en vue de l’éradication, au pas de charge ou pas, de ce fléau sont en train d’être faits et ils ne s’annoncent pas sous un mauvais augure, loin de là.

« Les premiers éléments du coup d’envoi de cette bataille sont à tout le moins rassurants », affirme un membre de la société civile du Nord-Kivu qui estime que la cinquantaine de ces groupes armés qui en forment une constellation de hors-la-loi, sont condamnés à disparaître…

Dans le discours qu’il a prononcé en octobre dernier, le président de la République ne s’est pas fait prier pour faire passer à l’endroit des uns et des autres un message on ne peut plus clair et assommant. Dans tous les cas, sans appel. En effet, Joseph Kabila avait enjoint le 30 octobre tous les groupes armés sur le territoire national à rendre les armes volontairement sous peine de s’exposer « à une opération de désarmement forcé aussi vigoureuse que celle en cours » contre le M23. Un mouvement rebelle qui a été défait de la manière que l’on sait, non sans s’être rendu comptable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

C’est dans cette foulée que le ministre Lambert Mende des Médias et porte-parole du gouvernement avait déclaré, le 5 novembre 2013, qu’ « il n’y avait plus de place dans notre pays pour quelque groupe irrégulier que ce soit », ajoutant : « Le M23 était en tête de liste, ils ont été remplacés par les FDLR. On va s’occuper de les désarmer ».

Fdlr, Adf-Nalu, Lra, Fnl, milices congolaises

Il faut noter qu’après la victoire contre le M23, Kinshasa avait annoncé, le même jour, que les FARDC (Forces armées de la RDC) allaient lancer « incessamment » une offensive contre les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda, FDLR. Au pays, on tient à ce qu’une partie de l’Est de la République, jusque-là mise en mal par ces forces négatives, soit expurgée non seulement de rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda, de rebelles burundais, de rebelles ougandais, mais aussi de toutes les milices congolaises qui en écument la région.

Il faudra noter par ailleurs que la victoire obtenue mardi 5 novembre contre les rebelles du M23 « n’a pas pour conséquence, comme l’a souligné Lambert Mende, de mettre un terme aux efforts de normalisation de notre pays », et que « cela se concrétisera par l’offensive que va lancer incessamment » l’armée contre les différentes milices qui pullulent dans la moitié Est du pays ».

Après les FDLR, « ce sera (donc) les ADF-NALU et la LRA (rebelles ougandais) puis les FNL burundais et ensuite les différentes milices congolaises », a-t-il détaillé. Ce sont tous ces rebelles et autres milices qui sont concernés par la mise en garde du chef de l’Etat. Pendant que l’armée s’est mise en ordre de bataille pour traquer les forces négatives, il nous paraît important de rappeler une réalité qui en vaut la peine : on ne peut, en effet, perdre de vue le fait que la plupart de ceux qui alimentent la guerre dans la partie orientale du pays ont leurs pieds ici à Kinshasa.

« Ce sont eux le cerveau moteur de ces réseaux. Ils sont les patrons de la plupart de ces carrés miniers », dénonce un administrateur de territoire du Nord-Kivu. Et d’ajouter, toujours sur un ton accusateur, que ces derniers se livrent continuellement à l’exploitation illicite des minerais, vendant la mort, comme à la pelle, aux pauvres populations congolaises qu’ils ne cessent d’endeuiller impunément.

Sous quel signe devra-t-on, dans ce cas, placer l’avenir sécuritaire de la région ? Evidemment, sous de belles perspectives. Avec à la clé, la traque des rebelles et autres milices qui devront impérativement s’accommoder à cette nouvelle donne.

Le Potentiel

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