Goma : Les Rwandais sont là, armés jusqu’aux dents

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RDF – Rwanda Defence Force

Elles sont toujours là, à Munigi, à quelque chose comme 3km de la piste de l’aéroport de Goma, les troupes rwandaises lourdement armées. Cet acte qui n’est plus ni moins qu’une agression de la RDC par le Rwanda risque de passer par pertes et profits. Au début certains n’y croyaient pas, malgré le récit de l’Administrateur du territoire de Nyirangongo qui est descendu sur le terrain pour se rendre compte des faits.

Les Rwandais sont là, armés jusqu’aux dents. Là c’est au niveau de la RDC. L’affaire est à ce jour portée à la CIRGL par Kinshasa qui a saisi le « Mécanisme élargi de vérification » composé d’officiers supérieurs de tous les pays membres et dont la mission est de vérifier la véracité des plaintes.

Qu’a donc fait, jussque-là, le dit « Mécanisme élargi de vérification» ? Il s’est effectivement transporté sur le lieu supposé occupé par les troupes rwandaises. Il les a rencontrés mais l’officier rwandais qui commande ce contingent a fait savoir qu’il n’a reçu aucun ordre de sa hiérarchie d’échanger avec le personnel du Mécanisme.

Celui-ci est dès lors bloqué et ne peut donc produire son rapport sur cette affaire grave sans un entretien avec les Rwandais. Dossier suspendu. C’est à se demander si on est toujours en RDC ou au Rwanda. Là, il n’y a pas de doute possible, la position occupée par l’armée rwandaise est bien à l’intérieur de la RDC, à Munigi.

L’Administrateur de territoire l’atteste bien. Du reste, si c’était sur le territoire rwandais, ces soldats l’auraient immédiatement arrêté avec toute sa suite pour avoir traversé illégalement leur frontière comme ils le font dans des zones neutres communes aux deux pays.

Le fait de ne pas l’avoir fait est la preuve indiscutable que ces soldats savent bien qu’ils sont sur le territoire congolais. Voici un autre argument qui établit indiscutablement l’occupation d’une partie de Munigi par l’armée rwandaise : lorsque les officiers du « Mécanisme » sont arrivés, le chef du contingent rwandais, s’il savait qu’il se trouvait sur le territoire de son pays l’aurait signifié au « Mécanisme ».

Mais se sachant coupable et pris en flagrant délit, il n’a trouvé mieux que de se cacher derrière son échappatoire des ordres de sa hiérarchie. Cette occupation illégale d’une partie de la RDC qui, en soi, n’est par la première du genre procède des stratégies de harcèlements et d’intimidation des armées rwandaise et ougandaise qui précédent toujours des actions de grande envergure.

Là c’est vraiment à 3 km de l’aéroport de Goma. Il y a quelque 2 mois, l’armée ougandaise est illégalement entrée dans le territoire de Mambassa en Ituri dans un village frontalier qu’ils ont occupé pendant presqu’un mois arguant qu’ils sont sur leur territoire.

MECANISME  DE VERIFICATION

Alors que les bornes-frontières sont claires là-dessus et montrent bien qu’ils ont violé l’intégrité territoriale de la RDC. Les Ougandais sont restés là avec chars et blindés et n’ont rien voulu entendre. Le « Mécanisme » de la CIRGL n’est jamais venu enquêter. Et même s’il venait, il serait juge et partie vu que son commandant est un général ougandais, qui venait d’être installé, le premier ayant été récusé par la RDC pour son parti pris avec le M23.

Il se pose un problème de la crédibilité du « Mécanisme élargi de vérification » de la CIRGL dominé par ceux-là même dont la doctrine est la déstabilisation de l’Est de la RDC. C’est dans ce cadre que s’inscrit la présence des troupes rwandaises à Munigi, non loin de Goma.

C’est aussi là la raison pour laquelle le président Museveni accorde une protection aux criminels comme Makenga et Bisamaza. Le motif qu’il avance et qui est que les concernés n’ont jamais été condamnés par la justice congolaise et bénéficient de ce fait du principe de la présomption d’innocence.

Aujourd’hui cette raison fallacieuse se retourne contre lui. Selon des informations du Président de la RCA Michel Djoto Dia confirmées par le chef de l’Onu pour l’Afrique-centrale, le sinistre Joseph Koni, chef de la LRA qui a fait connaître l’enfer aux populations de la sous-région surtout en RDC est malade et voudrait se rendre.

Que se passerait-il s’il est arrêté en RCA, lui qui n’est pas un condamné et qui bénéficie de la présomption d’innocence ? C’est le prétexte de Museveni pour ne pas livrer Sultani Makenga à la RDC. Mais il lui est opposée avec la reddition déclarée de Joseph Koni en RCA. Kampala sera bien contraint de livrer Sultani Makenga et consorts.

Pourquoi la CIRGL se tait-elle à ce sujet alors que l’Ouganda a signé avec 11 autres pays de la sous-région l’Accord-cadre d’Addis-Abeba qui l’oblige à extrader Makenga vers la RDC ? Le protocole est clair quand il s’agit des personnes qui sont soupçonnées d’avoir commis de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide etc. mais aussi qui sont sous sanctions de l’Onu. C’est bien le cas de Sultani Makenga et l’ensemble de membres de son commandement.

Outre l’Accord-cadre, l’Ouganda, le Rwanda tout comme la RDC, l’Angola etc. ont signé toujours dans le cadre de la CIRGL un autre Protocole dénommé « Pacte pour la paix, la sécurité et le développement des pays des Grands lacs». Le refus de livrer Sultani Makenga et consorts qui sont poursuivis en RDC pour des crimes de  guerre et crimes contre l’humanité est un déni de ce Pacte. Le numéro 1 ougandais crée là une fâcheuse jurisprudence. Mais très bientôt, elle le rattrapera.  [

KANDOLO M.]

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