Francophonie: Michaëlle Jean revient à la charge et règle ses comptes avec Kagame

Dur dur d’être Michaëlle Jean qui égraine ses derniers instants à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). C’est inéluctablement une pilule très amère à avaler pour celle qui cèdera sa place en janvier prochain à la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo, élue secrétaire générale de l’OIF lors du sommet d’Erevan.

Un mois après l’élection, la Canadienne qui avait perdu le soutien du Canada et du Québec à la veille de l’ouverture du sommet, le 11 octobre, revient à la charge après avoir prononcé un discours virulent, dénonçant « les petits arrangements entre États » ayant conduit à la désignation de sa rivale africaine.

Visiblement décidée à en découdre avec le régime Kagame, Michaëlle Jean a s’est fendue le 8 novembre d’un tweet très explicite. Elle a en effet appelé à « suivre avec la plus grande attention le procès intenté au Rwanda contre l’activiste en faveur de la liberté d’expression, Diane Rwigara« .

Un message qui passe très mal chez l’administration Kagame, qui a rapidement réagi au tweet de Mme Jean. Interprété à Kigali comme un acte opportuniste, Olivier Nduhungirehe, le secrétaire d’État au ministère rwandais des Affaires étrangères en charge de l’East African Community, n’a pas fait dans la dentelle.

« Vous n’avez pas, dans ces dernières semaines qui vous restent, le droit d’utiliser votre poste pour régler des comptes avec votre successeur Louise Mushikiwabo et son pays », a ainsi répondu ce dernier sur Twitter.

« Michaëlle Jean ne s’était jamais prononcée sur l’affaire Rwigara « in tempore non suspecto », avant sa défaite. Elle n’avait d’ailleurs jamais critiqué le Rwanda en quoi que ce soit durant tout son mandat. Elle a plutôt été très positive dans les quelques fois où elle a parlé du Rwanda. Le fait que son tweet ne soit le fruit que d’une amertume consécutive à sa défaite face à une candidate rwandaise, cela se voit comme l’église au milieu du village », a-t-il ajouté.

Même le clan Kagame s’est invité dans la danse. Ange Kagame, la fille du président rwandais, a, de son côté, tweeté pour ironiser sur le timing de la déclaration de la secrétaire générale sortante, effectuée « au moment où vous [Michaëlle Jean ndlr] devez quitter votre ancien travail, alors que votre candidature pour Human Rights Watch doit être rendue à 23h59 ».

Adversaires au dernier sommet de la Francophonie, rappelle Jeune Afrique, qui se tenait dans la capitale arménienne, Louise Mushikiwabo avait pris le dessus sur l’ancienne gouverneure générale canadienne en remportant le siège de secrétaire générale, notamment à la faveur du consensus formé autour du soutien de l’Union africaine et de la France. Consensus auquel les Canadiens s’étaient finalement ralliés à la vielle du sommet.

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