Par Mufoncol Tshiyoyo
Le lac porte le nom du lac Kivu. À notre connaissance et sauf avis contraire, le Kivu n’est ni un nom du lexique rwandais ni une province associée au Rwanda, dans ses limites telles que c’est connu encore aujourd’hui. Comme dans leurs habitudes, les applaudisseurs congolais, dont les faits et gestes témoignent de leur soumission au Rwanda, affirmeront que le Rwanda et le Congo, devraient normalement se partager les bénéfices de l’exploitation et de la production du méthane du Lac Kivu, au motif que le lac Kivu se situerait entre les deux pays. Et admettons qu’il en soit ainsi, il serait quand même bien inspiré de la part du public congolais de se demander pourquoi le Rwanda et son Paul Kagame se seraient unilatéralement engagés dans un deal qui ignore carrément le partenariat supposé du Congo. Cette question se pose après l’annonce de l’agence britannique de l’information datant du February 5, 2 019 / 5 h 41 PM, (https://www.reuters.com/…/rwanda-signs-400-million-deal-to-…). Peut-on parler d’une vieille information ? Autrement, le silence du côté congolais signifierait (au conditionnel) que le Congo aurait donné son quitus. Y aurait-il réellement un deal entre le Rwanda et le Congo dans sa configuration actuelle ? Dans ce pays où on ramène le problème du pays à un seul individu, alors que le Congo concerne l’ensemble de Congolaises et Congolais, penser devient un crime de lèse-majesté. Sinon, des personnes qui exposent tout ce qu’elles auraient reçu comme éducation n’insulteraient pas les autres congolais dont le seul malheur serait de ne pas se mettre sur la même longueur d’onde.
Dans le cas contraire, le Rwanda et Paul Kagamé, au cas où cette information se confirmerait, n’ont pas du tout cherché à y associer le Congo. Ils n’ont pas non plus pensé à solliciter préalablement l’avis ou l’autorisation du Congo. En posant son acte, Paul Kagame, alors que le monde entier affirme que le Congo aurait de nouvelles « autorités », se moque bien de qui prétend être qui au Congo, de qui affirme être qui au Congo. Par son geste, il réaffirme être le seul maître du Congo. Dans ce cas, peut-on se demander de quoi on parle au Congo, de qui parle quoi, et pourquoi on continue à tuer des Congolais pour raison de tribalisme, quand on sait que personne au Congo ne détient le vrai pouvoir. J’ai toujours dénoncé ce que j’ai qualifié de subordination au second degré. Et voilà où nous en sommes !
Le contrat du Rwanda, selon toujours Reuters, est signé avec une entreprise, propriété d’un homme d’affaires ayant une double nationalité : américaine et nigériane. Il s’agit de l’entreprise Gasmeth Energys. Le gars, son propriétaire, dit-on, serait noir, un Noir. Pourquoi avance-t-on son identité américaine ? Cela ne peut étonner quelques badauds. D’un côté, l’Amérique, qui n’a pas toujours changé son positionnement stratégique en Afrique centrale, son penchant et son soutien naturel à ses mercenaires du Rwanda, s’amusent cyniquement en apportant son soutien au Rwanda, pendant qu’elle alimente de l’autre côté la comédie congolaise. Dans tout cela, dans ce marché des dupes, les Congolais sortent les dindons de la farce. Peut-on aussi affirmer, sans bien sûr être contredit, que Paul Kagame essaye à travers son geste de sonder une réaction congolaise, en provenance de Kinshasa ? Ridicule quand Kagame, Cohen et les USA étalent en effet leur dédain du nègre congolais. Et de ce fait, ils attestent demeurer les seuls maîtres du Congo.
Pour terminer, je ne m’empresse pas de conclure. Même si j’en ai une certaine idée de ce que pourrait être la conclusion à laquelle je serais parvenu. Kagame lance un défi aux hommes qui croient être virils. Si c’est uniquement pour le Congo que nous voulons tous jouer à ce jeu exigence des hommes véritables, l’histoire voudrait être démentie. Bien sûr que je doute fort, mais c’est l’heure du rendez-vous avec l’histoire, avec « H » majuscule. Quant à nous, nous nous battrons comme nous sommes déjà en train de lutter. Aux autres, nous nous faisons le devoir de rappeler, à tous, la leçon de Frantz Fanon : « Notre tort à nous, Africains, est d’avoir oublié que l’ennemi ne recule jamais sincèrement. Il ne comprend jamais. Il capitule, mais ne se convertit pas. Notre tort est d’avoir cru que l’ennemi avait perdu de sa combativité et de sa nocivité. Si Lumumba gêne, Lumumba disparaît. L’hésitation dans le meurtre n’a jamais caractérisé l’impérialisme ». La maison Congo brûle. Et notre erreur, c’était de croire que l’on pouvait reconstruire [démocratiquement, dit-on] un pays quand le feu le décime totalement.
Likambo oyo eza likambo ya mabele
Mufoncol Tshiyoyo, pour le triomphe de la pensée et de la patrie
MT & Associates Consulting Group