Le 12 janvier 2014
LE PRESIDENT PAUL KAGAME CONFIRME LE ROLE DE SON REGIME DANS L’ASSASSINAT DU COLONEL PATRICK KAREGEYA ET DECLARE LA GUERRE AUX RWANDAIS
Le 1er janvier 2014, le corps étranglé du colonel Patrick Karegeya, un leader de l’opposition, fut retrouvé dans une chambre de l’Hôtel Michelangelo de Johannesburg, Afrique du Sud. Le gouvernement sud-africain s’est alors empressé « d’inviter les autorités compétentes à accélérer l’enquête »
Selon Associated Press, Paul Kagame a déclaré aujourd’hui : « Vous ne pouvez pas trahir le Rwanda et vous en tirer comme ça. Trahir votre pays entraîne des conséquences. C’est une question de temps, quiconque a trahi la nation ne pourra échapper aux conséquences.» C’est ainsi donc ce que Kagame a déclaré en Kinyarwanda, durant le petit déjeuner-prière national. Le président Kagame a ainsi prévenu que tous ceux qui sont opposés à son régime s’exposent au traitement similaire, et que le sort de ses ennemis ne devrait susciter la moindre contrition de la part des membres de son gouvernement.
Cette confession présidentielle vient en renfort de déclarations de la même veine faites par des officiels du gouvernement. Cas du Premier ministre rwandais Pierre Habumuremyi, qui explique dans son tweet du lundi, 6 janvier 2014: « Trahir les citoyens et le pays qui a fait de vous un homme entraînera toujours des conséquences sur vous. ». Cas également de la ministre des Affaires étrangères, Madame Louise Mushikiwabo qui a posté un tweet et confirmé plus tard dans une interview que Karegeya était un « «ennemi auto-proclamé » de son gouvernement et que ce qui arrivait à ses ennemis ne devrait pas lui faire perdre son sommeil. Dans son interview, elle martela que que Patick Karegeya méritait la mort du fait d’avoir trahi le pays qui l’avait créé. Le 11 janvier 2014, en district de Rubavu, dans une campagne du controversé gouvernemental « Ndi Umunyarwanda », le ministre de la Défense, le général James Kabarebe, s’est joint aux autres officiels dans la confirmation du rôle du régime dans l’assassinat : « Ne perdez pas votre temps sur les rapports qui disent que tel ou tel a été étranglé au moyen d’une corde au septième étage, dans un quelconque pays. Lorsque vous choisissez d’être un chien, vous mourez comme un chien, et les nettoyeurs enlèveront la saleté afin de s’évite la puanteur. De telles conséquences sont naturellement tombées sur ceux qui avaient choisi une telle voie. Nous n’y pouvons rien et ne devrions en rien être interrogés sur ce sujet. »
L’assassinat et l’incarcération des opposants en particulier et des Rwandais en général, a maintenant atteint des niveaux inacceptables. Des figures politiques et des journalistes critiques sont tués à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Des leaders de l’opposition politique sont frappés de lourdes sentences, y compris la détention à vie pour Deo Mushayidi (PDP Imanzi) ; 15 ans de d’incarcération pour madame Victoire Ingabire (présidente des FDU-Inkingi) ; 4 ans pour Bernard Ntaganda (Président de PS Imberakuri); 2 ans pour Sylvain Sibomana (Secrétaire Général des FDU-INKINGI); 15 ans pour Dr. Theoneste Niyitegeka (le concurrent aux présidentielles de 2003), etc. Depuis 1994, le régime du président Kagame signe d’horribles violations de droits humains tant au Rwanda qu’en République Démocratique du Congo, y compris des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des actes de génocide. L’espace politique demeure fermée, les libertés d’expression étouffées, la société civile réduite au silence, ce qui fait du Rwanda un pays en état de siège permanent, de peur et d’insécurité, qui rappelle la période ayant précédé le génocide de 1994. L’Etat rwandais, plutôt que de défendre et de protéger les citoyens, s’est hissé à un niveau de criminalité effrayant, répandant la terreur à l’intérieur et au-delà de la région des Grands Lacs. Par le silence, la protection dissimulée ou déclarée qui préservent le régime de l’obligation de rendre des comptes pour ces crimes et cette dictature violente, la communauté internationale encourage le président Kagame à agir en toute impunité.
Durant les dernières années, les voix démocratiques rwandaises ont appelé à un règlement pacifique de problèmes rwandais à travers le dialogue. Le président Kagame a toujours rejeté la voie pacifique et le dialogue, et opté pour la violence, notamment en assassinant et en incarcérant ses opposants, et en déclarant la guerre à tous les Rwandais qui demandent la liberté.
Compte tenu de ce qui précède, nous invitons une fois encore :
1) Le président Paul Kagame et son régime criminel à démissionner immédiatement, depuis qu’ils ont perdu toute légitimité de gouverner ;
2) Le Peuple rwandais à rejeter la peur et l’intimidation, à demeurer calme, uni, et plus déterminé à continuer la juste et légitime lutte pour la liberté ;
3) La communauté internationale à invoquer « LA RESPONSABILITE DE PROTEGER », nouvelle norme de la sécurité internationale et des droits de l’homme, pour s’acquitter de sa responsabilité de prévenir et de mettre fin ai génocide, aux crimes de guerre, au nettoyage ethnique et aux crimes contre l’humanité ;
4) La Communauté internationale à contraindre le président Paul Kagame et ses agents de terreur de répondre des crimes qu’ils ont commis avant, pendant et après 1994 ;
5) La Communauté internationale à soutenir le Peuple rwandais qui cherche une nouvelle voie politique caractérisée par la vérité, la justice, l’Etat de droit, la réconciliation et la guérison authentiques.
Nous souhaiterions donner l’assurance au Peuple rwandais : malgré la longueur et la difficulté du chemin de la lutte pour la liberté, l’unité, la démocratie, la justice et la prospérité partagé, la liberté triomphera en fin de compte sur la tyrannie, et la poursuite d’une meilleure vie pour chacun s’imposera sur la mort.
Pour la Plateforme,
Dr. Nkiko Nsengimana, Coordinateur
FDU-Inkingi
Lausanne, Suisse
Etienne Masozera, Président
AMAHORO People’s Congress
Ottawa, Canada
Dr. Theogene Rudasingwa, Coordinateur
Rwanda National Congress (RNC)
Washington DC, USA
E-mail: ngombwa@gmail.com