Colonel Mamadou Moustapha Ndala – Heros et martyr national de la RDC
L’Association africaine des défenses de droits de l’homme pointe du doigt les conflits internes au sein de l’armée congolaise. Henri Ngavo, chargé de communication de l’Asadho/Beni affirme que c’est un crime crapuleux et rejette la thèse selon laquelle qu’il a été abattu par les rebelles. Qui vous dit que les rebelles ougandais sont ici ? Comment ils ont su que le convoi de ce soldat allait partir à cette heure et passer par cette route ? Que le gouvernement diligente une enquête crédible et efficace, demande-t-il. L’opposition congolaise qui accuse certains officiers de tirer profit de la guerre hausse le ton et réclame une enquête indépendante. D’après Vital Kamerhe, président de l’UNC, un parti d’opposition, l’armée ne saura pas remplir efficacement sa mission si elle est laminée par des conflits internes de leadership, de promotion, de grade, etc. Lorsque ceux qui sont chargés de nous protéger deviennent des tueurs, comment le peuple va-t-il retrouver sa dignité et sa sécurité ?, s’interroge-t-il. Nous demandons que la lumière soit faite rapidement autour de l’assassinat de ce commando.
Traquer les groupes armés qui sévissent dans le territoire de Béni ne semble pas la préoccupation première des unités installées dans la ville. Méfiantes les unes des autres, elles pensent plus à leur propre sécurité, en particulier celles qui ont vaincu le M23 plus qu’à combattre les rebelles ougandais… La mort du colonel Mamadou Ndala Moustapha est révélatrice de ces mésententes.
Aux environs de 11 heures du jeudi 2 janvier, le colonel Mamadou Ndala Moustapha, commandant de l’Unité de réaction rapide (URR), les commandos des Fardc, a été assassiné à Beni au Nord-Kivu. Très populaire, le colonel a été tué par un tir de roquette qui a visé son véhicule à l’entrée de cette ville sous contrôle des forces régulières. Selon Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, il est tombé dans une embuscade tendue par les rebelles ougandais des ADF/NALU. Une version qui surprend les paysans qui connaissent bien le secteur. Un des gardes du corps rescapé de cette attaque, le caporal Paul Safari affirme, lui, que les assaillants portaient des tenues de l’armée régulière.
Suite à cette révélation, des voix s’élèvent de partout. L’Association africaine des défenses de droits de l’homme pointe du doigt les conflits internes au sein de l’armée congolaise. Henri Ngavo, chargé de communication de l’Asadho/Beni affirme que c’est un crime crapuleux et rejette la thèse selon laquelle qu’il a été abattu par les rebelles. Qui vous dit que les rebelles ougandais sont ici ? Comment ils ont su que le convoi de ce soldat allait partir à cette heure et passer par cette route ? Que le gouvernement diligente une enquête crédible et efficace3 , demande-t-il. Fier du travail abattu par cet officier au front pour défaire la rébellion du M23 fin octobre dernier, le collège inter-estudiantin de Beni soutient qu’il a été victime «d’un complot suscité par la jalousie de ses frères d’armes».
UNE ENQUETE INDEPENDANTE
L’opposition congolaise qui accuse certains officiers de tirer profit de la guerre hausse le ton et réclame une enquête indépendante. D’après Vital Kamerhe, président de l’UNC, un parti d’opposition, l’armée ne saura pas remplir efficacement sa mission si elle est laminée par des conflits internes de leadership, de promotion, de grade, etc. Lorsque ceux qui sont chargés de nous protéger deviennent des tueurs, comment le peuple va-t-il retrouver sa dignité et sa sécurité ?, s’interroge-t-il. Nous demandons que la lumière soit faite rapidement autour de l’assassinat de ce commando . A Beni où l’enquête a déjà commencé, des suspects sont aux arrêts. Un colonel a été mis en résidence surveillée, son garde du corps arrêté.
De fait, des dissensions internes sont apparues au sein des unités qui ont défait le mouvement du 23 mars. Fin novembre dernier, le chef d’Etat major des Fardc, le général d’armée Didier Etumba, expliquait dans un point de presse à Kinshasa diffusé sur la Rtnc que l’opération pomme orange3 menée contre les rebelles du M23 a été planifiée par le commandant suprême. 3 Que personne d’autre ne s’approprie cette victoire !3 , rappelait-il, mettant en garde des officiers qui se targuaient dans les médias d’avoir monté cette opération.
LE SUCCES ET LES INTERETS DIVISENT
A Beni où une opération doit être menée contre les rebelles ougandais et d’autres groupes armés qui sèment la terreur en tuant et en enlevant les habitants, des colonnes de militaires surarmées sont visibles au cœur de la ville. Annoncée pour début décembre dernier, la traque n’a pas toujours débuté. Les périmètres des quartiers près des hôtels où logent ces militaires sont quadrillés. Certains hauts gardés racontent que leurs premiers ennemis sont leurs collègues d’armes. Chaque unité contrôle ainsi son périmètre.
Trois chefs, qui se préparent à combattre les mêmes ennemis, travaillent chacun de leur côté. Des militaires formés par les Américains en provenance de Kisangani, sous la conduite d’un général installé à Beni, ont leur campement à Mambango tout près de la ville.
D’autres venus de Kindu formés par les Belges sont installés aux alentours de l’aéroport et les derniers issus de l’ancien brassage ont leur base au camp militaire de l’Ozacaf au cœur de la ville. Chacune de ces unités dépend de son commandant. Non seulement, ils ne coopèrent pas vraiment mais ils se regardent avec méfiance. Ils sont identifiés par leurs drapelets rouges suspendus sur les camions, d’autres par des brassards jaunes ou verts.
Selon certains d’entre eux, leur victoire dans les territoires de Nyiragongo et Rutchuru leur attirent des ennuis et les exposent à la mort. Notre unité commando n’a aucun compte à rendre au commandant local d’ici car nous sommes une unité d’intervention mobile qui frappe l’ennemi partout.
Mais nos amis ne jurent que par notre mort, déclare un militaire dans un débit de boisson autour d’un verre avec ses camarades d’armes. Un officier grince les dents : Nous ne serons pas prêts à engager nos troupes sur la ligne de front tant que nous ne connaissons pas le commandant qui va gérer les opérations sur le plan tactique, militaire et financier.
Pour un économiste de la région, les guerres à l’Est du pays sont un grand business qui enrichit beaucoup de gens dont des gradés de l’armée. Une opération militaire, c’est l’occasion rêvée pour eux de se remplir les poches en gérant les fonds mis à leur disposition, voire en vendant des armes aux rebelles ou en détournant la solde ou la ration des hommes de troupe.
Selon un rapport de la société civile de Beni plus de 800 personnes ont déjà été enlevées par les ADF/NALU et des villages entiers dévastés. Mettre fin à ces exactions ne semble pas être aujourd’hui la priorité des forces armées.
[SYFIA GRANDS LACS]
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