Kivu: Le Rwanda conteste le rapport des experts de l’ONU

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« L’Onu n’est pas un réservoir de la vérité », dixit Louise Mushikiwabo qui qualifie le Rapport de manque de « professionnalisme ». Réconforté par l’appui de Moscou et d’Abuja, le Rwanda considère ledit Rapport comme de simples rumeurs. Par ailleurs, le pays de Kagame, par la voix de son permanent adjoint à l’Onu, exhorte les Nations Unies à plus de rigueur dans le recrutement de ses experts. Le Rwanda, compté parmi les dix pays membres non permanents de l’organe de prise de décision des Nations Unies, est monté sur son cheval (Comme d’habitude ?). Kigali a exigé que le Rapport soit rejeté. A en croire nos sources, le représentant permanent adjoint du Rwanda à l’ONU, Olivier Nduhungirehe, a vivement réagi devant la presse, qualifiant les allégations contenues dans le Rapport annuel du groupe d’experts de l’Onu d’ “accusations sans fondement” et de non respect de la procédure. ” Le Rwanda conteste ce rapport sur le fond et sur la forme “, a-t-il affirmé. ” Les accusations sont toujours les mêmes mais il n’y pas de preuve et la méthodologie est contestable (…) on veut maintenir la pression sur le Rwanda ” dit-il. ” Du déjà entendu”, réplique-t-on si tôt dans certains milieux politiques de Kinshasa.

 

Le tout récent Rapport des experts des Nations Unies sur la situation dans les Kivu, partie Est de la RD Congo, fait encore débat. L’épilogue est loin de s’arrêter. Avec raison. Dans ce document d’une cinquantaine de pages, le groupe d’experts de la plus grande organisation mondiale accuse, pour la énième fois, le Rwanda et l’Ouganda d’appui au Mouvement rebelle du M23, en vue d’un nouvel assaut contre la RD Congo.

 

Dans les hauts lieux du pouvoir de Kinshasa, ces trouvailles de chevronnés de l’Onu ne mettent pas le moindre baume dans le cœur de plus d’un dirigeant du pays. On ne comprend pas que le Rwanda et l’Ouganda s’emploient à ressusciter un mouvement rebelle dont l’acte de décès a été contresigné dans la Déclaration de Nairobi en février 2013. Faut-il donner raisons aux analystes qui, dès les premières heures d’approbation de ce document, n’y avaient accordé aucun minimum de crédit ? Peut-être pas tout de suite. La défaite militaire du M23 en novembre dernier, aura-t-elle été une opportunité pour leurs parrains affichés, à savoir le Rwanda et l’Ouganda ? C’est aussi là une autre problématique.

 

LE CONTRE DE KIGALI

Le Rapport annuel du groupe d’experts des Nations Unies sur la RD Congo est loin d’être un plat de mets *délicieux offert au Conseil de sécurité qui n’apporterait que son appétit. Bien au contraire. Le document a fait l’objet de débats.

 

Certaines indiscrétions ont même affirmé que les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies n’auraient pas émis sur la même longueur d’ondes. C’est évident, quand on sait que l’intérêt demeure l’enjeu des relations entre Etats.

 

Le Rwanda, compté parmi les dix pays membres non permanents de l’organe de prise de décision des Nations Unies, est monté sur son cheval (Comme d’habitude ?). Selon notre consœur Agence France Presse (AFP) citée par Jeune Afrique, Kigali a exigé que le Rapport soit rejeté. C’est le contraire qui serait étonnant.

 

A en croire nos sources, le représentant permanent adjoint du Rwanda à l’ONU, Olivier Nduhungirehe, a vivement réagi devant la presse, qualifiant les allégations contenues dans le Rapport annuel du groupe d’experts de l’Onu d’ “accusations sans fondement” et de non respect de la procédure. ” Le Rwanda conteste ce rapport sur le fond et sur la forme “, a-t-il affirmé. ” Les accusations sont toujours les mêmes mais il n’y pas de preuve et la méthodologie est contestable (…) on veut maintenir la pression sur le Rwanda ” dit-il. ” Du déjà entendu”, réplique-t-on si tôt dans certains milieux politiques de Kinshasa.

 

Hier mercredi, c’est le tour de la ministre rwandaise des Affaires étrangères à réagir. Louise Mushikiwabo qualifie le Rapport 2013 de l’ONU de manque de professionnalisme. « L’ONU n’est pas le réservoir de la vérité », dit-elle

 

Du haut de la tribune du Conseil de sécurité, les arguments du Rwanda, par la bouche de son représentant, avaient été partiellement soutenus par le Nigeria et la Russie. Par contre, les autres membres du Conseil avaient accepté les recommandations des experts, ont indiqué les diplomates aux médias sur place. Olivier Nduhungirehe a accusé les experts qui selon lui, ” n’ont d’expert que le nom”, de se rendre sur le terrain pour ” recycler des rumeurs “. ” Nous ne sommes pas d’humeur à continuer à servir de Punching ball “, a-t-il lancé. Selon le diplomate rwandais, il faut que l’ONU révise le recrutement et les méthodes de ses groupes d’experts afin ” d’éviter que cinq ou six experts n’accusent un pays sans preuve “.

 

Les faits tels que révélés par le Rapport annuel des experts de l’Onu, viennent corroborer les propos du représentant spécial de cette même organisation en RDC. Au courant de la semaine du 13 au 19 janvier en cours, Martin Kobler avait fait état “d’informations crédibles selon lesquelles le M23 a continué à recruter ” après les accords de paix conclus à Nairobi en décembre, et était redevenu actif dans la partie Nord-Est de la RD Congo. Précisément en Ituri, dans la Province Orientale. ” Nous ne devons tolérer aucune résurgence militaire du M23 “, avait-il affirmé, invitant Kigali et Kampala ” à tout faire pour éviter que des éléments du M23 ne trouvent refuge ou ne s’entraînent sur leur territoire”. Pourvu qu’il soit entendu.

 

DES ATTENTES HALLUCINATOIRES ?

C’est jeudi le 23 janvier courant que le Conseil de sécurité de l’ONU a examiné le Rapport annuel du groupe d’experts indépendants chargés de contrôler l’application des sanctions auxquelles est soumise la RDC. La coopération du Rwanda et de l’Ouganda avec le M23 aura été l’une des révélations, sinon la plus importante, contenues dans ce Rapport. Même si les délibérations de cette réunion du Conseil de sécurité demeurent encore un secret, ses diplomates ont pu souffler quelque chose aux médias. Selon eux, les experts affirment notamment disposer ” d’informations crédibles selon lesquelles des dirigeants du M23 sanctionnés par l’ONU, se déplacent librement en Ouganda et le M23 continue de recruter au Rwanda “.

 

A priori, le travail du groupe d’experts des Nations unies a le mérite de servir de document de travail à cet organe de décision des Nations Unies. Logiquement donc, ce genre de Rapport pourrait motiver le Conseil à prendre une Résolution (la énième ?) sur la situation dans l’Est de la RD Congo. Les mêmes mesures pourraient également s’appliquer sur les pays nommément cités dans ledit panel, en l’occurrence le Rwanda et l’Ouganda qui sont les deux parrains traditionnels des rébellions en RD Congo. Il s’agit là, des vérités historiques que nul ne saurait contredire.

 

Cependant, la question est de savoir ce que les Congolais peuvent attendre de la rencontre du Conseil de sécurité des Nations Unies de jeudi dernier. A cette préoccupation (légitime ?), nombre d’analystes politiques conseillent de ne pas se fantasmer. Instruits par l’expérience, ces commentateurs de la situation politique en RD Congo sont formels que les sanctions contre le Rwanda et l’Ouganda, ne viendra pas des Nations Unies. Ils estiment que de telles attentes seraient, pour les Congolais, une manière de bercer d’hallucinations.

 

Considérant le Rwanda et l’Ouganda comme deux alliés incontournables dans le projet déstabilisateur de la RD Congo, les mêmes analystes ont le regard juché sur les “Grands “. A l’unanimité, ils soutiennent que seules les grandes puissances de la planète peuvent faire quelque chose. En l’occurrence, prendre des mesures sévères contre le Rwanda et l’Ouganda afin de les détourner de leur projet commun contre la RD Congo.

 

[Laurel KANKOLE]

 

Published By www.KongoTimes.info

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