Les malheurs qui s’abattent sur les Congolais sont souvent précédés d’une série d’évènements auxquels l’opinion nationale et les autorités ne prêtent pas attention. Ce qui se passe en Centrafrique depuis un an, et pire encore depuis janvier dernier, devrait préoccuper les dirigeants congolais au plus haut point. La présence des troupes rwandaises à Bangui,acheminées à bord d’avions militaires américains, et l’importance du rôle qu’elles ont rapidement acquis dans le pays, confirment une inquiétude qui se lisait dans un article de Colette Braeckman de mars 2013. La chute du Président Bozizé, un allié de la RDC et de l’Afrique du Sud, a pu être orchestrée par Kigali.
On s’est longtemps demandé quel intérêt Kigali avait dans la déstabilisation d’un pays aussi éloigné de ses frontières. On n’est plus loin de la réponse dont on se doutait.
Le Congo pour cible
Avec le départ de François Bozizé, toute la frontière nord de la RD Congo, longue de 1.577 km et couvrant deux provinces de la taille de la France[1], se trouvait dégarnie[2]. Plusieurs indices avaient trahi la main cachée du Rwanda pendant la conquête du pays par la Séléka, du Nord au Sud, jusqu’à l’assaut final sur la capitale Bangui malgré la résistance de l’armée sud-africaine. Treize soldats sud-africainsavaient été tués durant les combats[3].