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Avec le temps donné au temps, voici que s’élève au sein du M23 une tendance réaliste prête à signer « la déclaration » de Kampala !

Kinshasa, 14/11/2013

Accord ou déclaration de Kampala : avec l’éclatement qui s’observe au M23 dans lequel s’élève une nouvelle tendance conduite par Serge Kambasu Ngeve s’écartant des extrémistes, il se fait entrevoir une chance de faire passer la thèse de Kinshasa tenace sur la signature non pas d’un accord mais d’une simple déclaration ou conclusion

C’est officiel : le Mouvement du 23-Mars (M23) a désormais deux branches distinctes. Son secrétaire permanent, Serge Kambasu Ngeve, affirme bénéficier du soutien de la “majorité” des membres de l’ex-rébellion et annonce son intention de signer les “conclusions” des pourparlers de Kampala avec le gouvernement congolais.

Il s’agit d’une démarche qui s’éloigne de la position prise initialement par le bureau politique du groupe armé, aujourd’hui défait. C’est la naissance de l’aile dite “réaliste” du M23. « Nous refusons d’être pris en otage par une minorité de personnes qui bloquent l’aboutissement du processus de paix », y est-il fait prévaloir.

Serge Kambasu Ngeve, jusqu’ici secrétaire permanent du bureau politique du Mouvement du 23-Mars (M.23), s’en prend désormais à son propre camp, du moins à “certains de [ses] camarades » qui « [tiennent] mordicus au terme ‘accord de paix’ » comme intitulé du document qui doit sanctionner les pourparlers entre le gouvernement congolais et le M23. Ce que Kinshasa ne veut pas, fort de sa victoire militaire sur le terrain, préférant les termes « déclaration » ou « conclusions ».

Le 13 novembre, lors d’un point de presse à Kampala, Serge Kambasu Ngeve, qui dit être soutenu « presque par l’ensemble des membres » de l’ex-mouvement rebelle, a affirmé que son groupe était prêt à signer les « conclusions de Kampala » – un des termes souhaités par Kinshasa – avec la délégation du gouvernement congolais.

« Suicide collectif » à éviter

« Ce jeu de vocabulaire, certes avec des implications politiques, ne peut, en aucun cas, conduire à un suicide collectif pour notre organisation et des milliers des membres qui la composent », a-t-il déclaré.

Si nous ne concluons pas les pourparlers de Kampala, qu’allons-nous devenir ?, se demande Kambasu. Joint au téléphone par Jeune Afrique, celui qui se considère comme le « négociateur principal du M23 » s’interroge sur la « capacité visionnaire » de ceux qui sont à la tête de leur groupe armé défait. « Si nous ne concluons pas les pourparlers de Kampala avec le gouvernement, qu’allons-nous devenir ? Que vont devenir les ex-combattants rebelles », lance-t-il notamment à Bertrand Bisimwa, chef politique du M23 et à Réné Abandi, le chef de la délégation de l’ex-rébellion à Kampala, que nous n’avons pas réussi à joindre.

L’aile « réaliste » du M23, dirigée par Serge Kambasu Ngeve, affirme désormais « soutenir résolument la position émise par le gouvernement de la RDC qui, de toute évidence, maîtrise tous les paramètres sociopolitiques du moment ». Et que compte obtenir cette aile en échange ? « Amnistie et cantonnement ou réinsertion à la vie civile de nos troupes », lâche-t-il. Mais seront-ils seulement habilités à parler au nom de l’ensemble du M23 ? À la médiation ougandaise de trancher…

MMC/Jeune Afrique

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