Par Charles Onana
Voici plus de 15 ans maintenant que je suis de près le dossier du Congo et les différentes péripéties de la tragédie congolaise, avec ses implications africaines, européennes et nord-américaines. Plusieurs personnes m’adressent des messages questionnant mon « silence » au sujet de la RDC. Je crois avoir dit beaucoup de choses sur cette tragédie même s’il faut reconnaître que j’ai dit moins que ce que je sais. Certains ont tout de même pris en compte mes propos, d’autres les ont négligés. C’est normal, chacun comprend ce qu’il peut ou veut comprendre.
Le plus important est de savoir si la situation du peuple congolais a changé depuis 15 ans, en bien ou en moins bien, et si le sort du Congo est plutôt meilleur qu’il ne l’était hier. Les uns et les autres peuvent y répondre selon leurs intérêts particuliers ou selon l’intérêt général.
Quant à moi, je continue de penser que ce qui se passe en RDC est très sérieux, pas seulement pour ce pays mais aussi pour l’Afrique Centrale. Manifestement, beaucoup n’ont toujours pas pris la mesure du danger qui menace la RDC ainsi que toute la région d’ailleurs. Beaucoup continuent très curieusement de regarder le doigt quand il est en direction de la lune… Beaucoup continuent de croire que la politique dans cette région est une pièce de théâtre pour artistes en herbe ou pour mal-voyants en quête de notoriété.
Le pays est en danger et il est important de voir clairement ce qui s’y joue. Il est temps de bien comprendre dans quelle direction vont les choses. Les signataires et les non-signataires d’accords sont dans le même bateau RDC. Tout ce qui se fait à l’ombre et dans le dos des Congolais finira à la lumière. Les temps ont changé et rien ne sera plus comme autrefois. Les intérêts égoïstes doivent s’effacer devant l’intérêt national et la volonté générale.
Des millions de personnes ont déjà perdu la vie au Congo et cela devrait interpeller toutes les consciences humaines et en particulier tous les Congolais. Des milliers de femmes et d’enfants ont été détruits uniquement parce que certains veulent s’emparer des richesses de ce pays. Que faut-il de plus pour que les uns et les autres considèrent définitivement que le calvaire des Congolais doit cesser ?
Il est peut-être temps que quelques Congolais courageux prennent la parole, comme l’a déjà fait madame Justine Kasa-Vubu et comme le fait cet honorable citoyen congolais, pour expliquer à leurs compatriotes qu’ils sont enfin capables de changer eux-mêmes le destin du Congo. C’est un devoir moral et une nécessité vitale. Si ce pays s’écroule une partie importante de l’Afrique Centrale s’écroulera. Bon courage à tous le Congolais car la partie qui s’annonce sera très difficile ! Il faut la gagner !
