Deux poids et Deux mesures: “La loi locale sera appliquée à Sultani MAKENGA” a dit le president Ougandais

Museveni and Kagame
Museveni and Kagame

 

Rfi a diffusé le 11 Decembre 2013 l’interview du Président ougandais, Museveni Kaguta, réalisée lors de la Conférence France-Afrique de l’Elysée la semaine dernière. Abordant presque tous les sujets liés à l’Est de la RDC.

 

Par exemple à la question de savoir pourquoi il ne livre pas à Kinshasa Sultani Makenga, sous sanctions de l’Onu et des USA et recherché par la RDC pour crimes de guerre, il soutient pince-sans-rire qu’il va lui appliquer la loi locale, c’est-à-dire les textes ougandais et rien d’autre. Sur cette base, c’est le Procureur général qui va lui dire ce qui est indiqué mais il ne l’a pas encore fait. En plus, il devra entendre l’opinion de se conseillers juridiques.

 

C’est clair que Museveni utilise toutes ces circonlocutions pour contourner l’extradition de son protégé Sultani Makenga, dont il prépare probablement des opérations militaires à venir surtout comme moyen de pression sur Kinshasa.

 

En ce qui concerne la signature d’un Accord de paix entre le Gouvernement et un M23 déjà défait et qui a perdu tout le territoire qu’il contrôlait, le Médiateur ougandais estime qu’il est important de signer ce texte, peu importe son intitulé, mais c’est le contenu qui l’intéresse au plus point. Pourquoi? Parce ce qu’il règle des questions politiques et sociales par lesquels passe la stabilisation du Nord-Kivu. Mais, dit-il, c’est déjà convenu que le document sera signé, c’est déjà acquis.

 

DEROBADE

 

Et alors la méfiance de Kinshasa qui l’accuse de soutenir le M23 et de prendre faits et causes pour lui aux pourparlers, Museveni, par une dérobade, dit que lorsque les combattants du M23 ont traversé la frontière pour se réfugier en Ouganda, ils étaient armés. On les a désarmés. A partir de leurs armes, une enquête sera menée pour en déterminer la provenance.

 

Au cas où ce serait prouvé que c’est l’Ouganda, ils seront dans une situation difficile. Avec un argumentaire aussi spécieux, le Président ougandais croit peut-être qu’il a à faire à des néophytes. Est-il vraiment besoin de mener une enquête aujourd’hui à partir des armes individuelles saisies aux combattants du M23 pour en déterminer l’origine? Et les armes lourdes qui sont restées en RDC dont des tonnes ont été découvertes dans la poudrière souterraine de la colline de Runyonyi, comment va-t-il pour en déterminer la provenance?

 

Il sait pourtant bien que son pays comme le Rwanda ont été épinglés dans des rapports des experts de l’Onu qui les accusent d’armer le M23. A l’évidence, Il n’y a pas débat sur cette question quand son sait que le territoire occupé par le M23 pendant 20 mois était enclavé et attenant à l’Ouganda et au Rwanda. Pour ce qui est des rebelles ougandais des ADF/NALU, Museveni, sans froid aux yeux, soutient qu’ils sont un problème pour la RDC et non pour l’Ouganda. Et de poursuivre que c’est en RDC qu’ils pillent et non chez lui.

 

Les ADF/NALU sont donc un motif d’inquiétude pour la RDC et non pour lui. Car l’Ouganda a mis en place un impressionnant dispositif militaire à la frontière, où ils ne peuvent pas se risquer à s’approcher. Leur traque, ce n’est pas son affaire mais celle des Fardc et la Monusco qui sont là pour cette opération.

 

Le numéro 1 ougandais attend le jour où ils seront neutralisés pour mettre en congé ses soldats qui veillent à la frontière. Ces propos du Président ougandais contrastent avec ses accusations sur la place internationale où il a toujours accusé Kinshasa d’entretenir les ADF/NALU pour le déstabiliser.

 

Mais aujourd’hui il reconnait que ces ADF/NALU donnent des insomnies non aux Ougandais mais à la RDC où ils pillent, violent, massacrent des populations et les prennent en otages… bref ils ont instauré la terreur. Ils n’ont jamais approché la frontière. C’est Yoweri Museveni qui le dit. Comment alors va-t-on les déstabiliser par des tueries sauvages contre les Congolais?

 

Question pertinente qui permet de percer le mystère des groupes armés étrangers comme les ADF/NALU et les FDLR rwandais qui écument l’Est de la RDC en y imposant martyr aux populations civiles qui en même temps donnent prétexte à leurs gouvernements d’avoir le droit d’intervenir en RDC sous diverses formes pour soi-disant démanteler ces forces négatives. Cela inspire un autre questionnement: d’où viennent des armes neuves dont disposent ces milices qui n’inquiètent pas leurs gouvernements comme le dit si bien le rusé Kaguta Museveni?

 

[KANDOLO M.]

 

Interview à lire ci-dessous.

 

Radio France Internationale : Les autorités centrafricaines disent que Joseph Kony, le chef de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), est sur leur territoire et qu’il veut négocier. Quelle est votre position à ce sujet ?

 

Yoweri Museveni : Non, c’est une perte de temps. S’il veut sortir du maquis, il n’a qu’à le faire. Il n’y a pas de raison de négocier. Le temps de la négociation est passé depuis longtemps. Nous sommes en train de le chasser. Nos forces sont sur le terrain et sont après lui. Il y a quelques jours, nous avons tué une vingtaine de ses compagnons. On le poursuit et on finira par l’avoir.

 

Donc vous espérez toujours pouvoir l’attraper ?

 

Oui, c’est ce que nous allons faire, l’arrêter ou le tuer.

 

A propos de l’est du Congo, le M23 est aujourd’hui défait militairement sur le terrain. Pourquoi est-ce encore nécessaire de signer un document qui conclut les pourparlers de Kampala ?

 

Il y a des questions politiques et sociales qu’il faut résoudre pour stabiliser la situation en RDC. Donc, un accord sera signé. Là-dessus, nous nous sommes mis d’accord.

 

Mais est-ce que vous souhaitez que ce soit un accord ou la signature d’une déclaration est suffisante ?

 

Peu importe le titre, ce qui compte, c’est le contenu. Peu importe le nom que vous lui donnerez, mais ils signeront un document.

 

Plusieurs des commandants du M23, réfugiés en Ouganda, sont sous le coup de sanctions des Nations unies, des Etats-Unis ou encore visés par le gouvernement congolais, comme Sultani Makenga. Allez-vous, par exemple, les renvoyer au Congo pour qu’ils soient jugés ?

 

Nous allons suivre ce que nous dit la loi. Nos lois internes et les lois internationales. C’est le procureur général de la République qui me conseille dans ce domaine. C’est lui qui me dira quelle est la procédure à suivre.

 

Mais vous n’allez pas les protéger et les garder sur votre territoire ?

 

Ca dépend de ce que dira la loi. Mais si nos conseillers juridiques nous disent que c’est la démarche à suivre, c’est ainsi que nous gérerons ce problème.

 

Pourquoi est-ce que les ADF-Nalu sont une menace et est-ce que les combattre devrait être une priorité pour la brigade d’intervention de la Monusco ?

 

Ce n’est pas une menace pour nous, c’est une menace pour les Congolais. Cela fait des années qu’ils tuent des Congolais. En ce qui nous concerne, bien sûr, l’armée est toujours à la frontière, sur le pied de guerre. Nous voulons qu’ils puissent se reposer et que la situation ne soit plus tendue. Pour nous, c’est juste une question d’être plus détendu. Pour le Congo, c’est une question de sécurité. C’est le Congo qu’ils dérangent vraiment, pas nous.

 

Mais est-ce que vous poussez la communauté internationale et la Monusco de faire de la lutte contre les ADF-Nalu une priorité ?

 

C’est ce qu’ils devraient faire. Ils sont venus pour ça. Pour nettoyer l’est du Congo de tous ces groupes terroristes. Et cela pour le bien du peuple congolais.

 

L’envoyé spécial des Etats-Unis pour les Grands Lacs plaide pour un dialogue régional entre l’Ouganda, le Rwanda, le Congo, le Burundi et peut-être la Tanzanie. Est-ce que vous pensez que c’est une bonne solution pour résoudre les problèmes des Grands Lacs ?

 

Il m’en a parlé, mais je n’ai pas encore eu le temps de me faire une opinion. Laissez-moi y penser et je vous donnerai ma réponse.

 

Cela fait plus de 20 ans qu’il y a des conflits dans la région. Qu’est-ce qui devrait être fait pour les résoudre et pour faire que les pays de la région se fassent confiance ?

 

Ce n’est pas un problème de confiance entre les pays de la région. C’est un problème d’idéologie. Il faut que chacun des dirigeants ait une vision claire de la manière dont il faut unir sa population. Il faut être nationaliste, contre le sectarisme de manière à ce qu’au sein de chacune de ses populations, les gens se considèrent comme des frères et sœurs. Une fois que ça, c’est fait, tout devient plus facile. Je crois vraiment que le problème est surtout idéologique. Les gens se trompent sur la définition même de leurs problèmes. Et c’est comme ça qu’on se retrouve avec ces conflits sans fin.

 

Mais par exemple, le gouvernement congolais ne vous faisait pas complètement confiance pour assurer la médiation avec le M23. Il considérait que vous étiez partial et même que vous souteniez la rébellion. Et ça, c’est un problème de confiance ?

 

Nous avons récupéré toutes les armes que les rebelles ont utilisées. On va savoir d’où elles viennent. Si elles viennent d’Ouganda, ça va se savoir. Et deuxièmement, si ces rebelles étaient vraiment soutenus par l’Ouganda, ils auraient un problème beaucoup plus sérieux que ce qu’ils ont aujourd’hui.

 

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