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DRC: Kinshasa-M23 : les pièges de l’Accord-déclaration

La renonciation à la rébellion, l’identification des agresseurs et la condamnation du terrorisme qui sont évitées dans cet arrangement particulier risquent de ne pas éloigner le spectre de l’insécurité à l’Est.
Chaque jour qui passe, il est enregistré des réactions à la gloire des Fardc qui ont réussi avec l’appui de la Brigade onusienne de mettre en déroute les éléments nuisibles de M23.

Des marches et des messes organisées, des déclarations entendues pour saluer cette éclatante victoire des troupes régulières sur les rebelles pro rwando-ougandais qui ont, pris de court, renoncé solennellement le 5 novembre à la participation de la guerre en annonçant par la même occasion la signature l’Accord dont les détails, d’après eux ,sont connus des parties en négociation depuis plusieurs jours sous la médiation du gouvernement ougandais.

Au niveau du M23, on n’a pas fait vraiment mystère de ce document de 11 points dont 8, apprend-t-on de la même source, ont obtenu l’aval de deux parties sauf ceux ayant trait à l’intégration, aux dispositions transitoires de sécurité et de démobilisation et celui concernant le suivi de la mise en œuvre de l’accord à signer.

Kinshasa de son côté s’est plus appesanti sur les rebelles non éligibles par l’amnistie et une liste de ces personnes

auteurs des crimes contre l’humanité pour la plupart a été publiée à travers certains journaux ciblés de la capitale.

Tout le texte de ce projet d’accord se fait encore désiré. Plusieurs congolais attachés à l’intégrité territoriale de leur pays et de sa sécurité cherchent à savoir à quoi ce document rime.

Jeudi passé au cours de la plénière de l’Assemblée nationale, de nombreux députés nationaux ont exigé le contenu de ce document que la communauté tient voir les parties signées. Les différents Envoyés spéciaux de cette communauté internationale ont même annoncé la signature bientôt de cet Accord pour les Anciens rebelles et Déclaration pour le régime en place.

Kinshasa doit être très embarrassé avec ce dossier où il se trouve en déphasage avec l’opinion publique en place surtout celle de l’Est. L’incorporation des éléments du M23 dans l’Armée et les institutions du pays au cas pour cas n’est pas du goût de nombreux congolais qui gardent toujours à l’esprit l’échec des mixages et brassages ayant entraîné la résurgence de la rébellion.

Concrètement pour les défenseurs de cette thèse, en se référant aux mixages et brassages, il y a fortement un risque de préparer un lit à une autre rébellion.

L’opposition rwandaise qui donne de la voix sur ce dossier ne comprend pas le comportement de la Communauté internationale qui agit sans ne nullement tenir compte de différents rapports des experts de l’ONU et des déclarations des deux anciens collaborateurs de Paul Kagame (Kayumba et Karegera) la situation à l’Est de la RDC. Ces réactions établissent les véritables visées de Kigali vis-à-vis de Kinshasa .Peut-être que Kinshasa n’a pas fait assez pour exploiter à son compte ces différentes dénonciations.

C’est ainsi que la société civile congolaise à l’étranger (SOCICOE) attire l’attention sur les pièges tendus dès le départ à travers l’Accord-déclaration. Elle dénonce le choix du lieu et du facilitateur qui purifie et sanctifie l’un des pays alimentant la soi-disant rébellion du M23. Ces pays sont lavés par le simple choix du terme ” rébellion “.

Il est aussi déplorer le fait que les pays qui agressent, sous couvert de l’étiquette du M23, la RDC ne sont pas cités dans cette Déclaration. Au lieu de se limiter, d’après la SOCICOE, à ” Renonciation à la Rébellion “, il faudrait ajouter la renonciation au soutien des ou au soutien par les groupes, les entreprises et les États terroristes.

Une autre exigence de taille est aussi réclamée, ” L’engagement à ne plus jamais se faire instrumentaliser par les entreprises et les États qui non seulement ne respectent pas le principe de l’intangibilité des frontières de la République Démocratique du Congo, mais qui veulent aussi arracher une partie de notre territoire.

” La SOCICOE trouve aussi que l’adoption du terme ” Rébellion ” est un acte qui donne la nationalité congolaise collective à tous les étrangers qui sont dans le M23.

Il faut, pour les forces vives congolaises de l’étranger, parler de la ” Renonciation à la Rébellion, à l’Agression et au Terrorisme “. Etant donné, argumente-t-on, les Services de Renseignement des USA et de l’Allemagne avaient signalé la présence de certains groupes terroristes de l’Afrique de l’Est au sein ou à côté du M23.

Kinshasa est bien averti.

MKM
Kinshasa, 19/11/2013 (La Tempête des Tropiques, via mediacongo.net)

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