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Et si Faustin Twagiramungu était le messie tant attendu par le peuple Rwandais?

Coalition des forces de changement?

L’histoire est un éternel recommencement. Les dirigeants passent et les autres arrivent. Le pays reste le même mais les temps changent, hélas. Eh oui, tout coule et on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, dit-on. Si on y retourne on y trouve une autre eau car l’eau de naguère est déjà loin.

 

Les forces du changement? Cela ne vous rappelle-il pas quelque chose? Moi, si. Cette histoire me rappelle le début de la fin du président Juvénal Habyarimana et ça s’est passé à Bruxelles entre le FPR (mouvement armé) et les partis d’opposition représentés par Faustin Twagiramungu. Tiens, tiens, rappelez-vous, le FPR était dans le maquis. A l’époque, Faustin Twagiramungu avait été qualifié de traître à outrance. A tort? A raison? Allez savoir.

Toujours est-il qu’après avoir appris la nouvelle de ce pacte signé à Bruxelles, pacte qui exigeait en même temps le départ immédiat des soldats français, le président Habyarimana aurait été affecté par ce comportement irresponsable des politiciens ( novices à l’époque à mon avis) et aurait dit à ses proches que cette trahison était la plus grave et celle de trop et qu’il sentait la fin (de son règne? de sa vie?) venir.

 

Peut-on dire que l’histoire se répète? Aujourd’hui, le même Faustin Twagiramungu revient avec une autre coalition des forces du changement ce qui n’augure rien de bon pour le Président rwandais, Paul Kagame. Tout laisse à penser que si le président Paul Kagame contenue à s’obstiner dans sa logique de ne rien voir et rien savoir, cette coalition qui arrive risque de le pousser, lui et son entourage, dans son dernier retranchement jusqu’à ce que le dernier carré de ses fidèles va céder à la panique plutôt à la raison, devrais-je dire. Alors, l’appellation d’origine contrôlée “Les forces du changement” porterait-elle la poisse aux présidents en place au Rwanda? Superstition, me direz-vous. Vous aurez raison.

 

Dans sa conférence de presse, Faustin Twagiramungu a invité le président Paul Kagame d’être plus flexible. Avoir les qualités de flexibilité ? C’est tout un art. En tout cas, si le Président Paul Kagame, arrive à avoir une dose de flexibilité, si minime, soit-elle, il faudra qu’il arrive à se dire: je suis soldat, j’avance en broyant tout ce qui se trouve devant moi mais il faudra que j’aie le courage de reculer lorsque les résistances ou les contestations se manifestent. Franchement, après avoir tué tout ce qui bouge et jeté en prison tant d’autres n’est-il pas temps que Paul Kagame revienne à la raison? Ce n’est pas trop demander, me semble-t-il.

 

Il a de la chance aujourd’hui car l’opposition ne veut pas lui imposer la guerre comme il l’a fait à son prédécesseur. L’opposition lui propose juste la paix. Rentrer dans la paix et la joie au bercail où ils pourront vivre et chanter ensemble la jolie chanson de l’orchestre Abamararungu ” Rwanda yacu uli nziza gahoreho se Rwanda watatswe na Rurema”.

Oui, ce Rwanda là appartient à tout le monde y compris à ces refugiés rwandais qui sont malmenés et pourchassés comme de lapins dans la forêt équatoriale du Congo sans aucune structure de base pour assurer toute forme de survie. Vingt ans, c’est énorme. Trop, c’est trop, Monsieur le Président. Ayez la magnanimité et surtout l’empathie. Il y va de votre honneur. Soyez humain avant d’être Rwandais “Ndi Umuntu ibanziriza ndi Umunyarwanda”, vient de chanter, à juste titre, l’artiste Kizito Mihigo.

Monsieur le Président, l’opposition fait une offre de paix. Mais alors, jusque quand l’offre pacifique de l’opposition devra-t-elle tenir? Faustin Twagiramungu alias Rukokoma n’a-t-il pas dit que si Paul Kagame continue à faire la sourde oreille, les gens utiliseraient un langage qu’il comprend mieux et adore le plus? Comprenne qui pourra.

 

Dans Phèdre, Platon écrit que Socrate insistait sur le fait qu’il fallait s’adresser aux gens dans les termes qui leurs étaient familiers? Eh oui, si ce que vous faites ne marche pas, faites autre chose car en faisant un peu plus la même chose, on risque d’obtenir un peu plus les mêmes résultats, écrivait Françoise Kourilsky-Belliard.

 

En reprenant l’initiative, Faustin Twagiramungu a suscité de l’espoir chez tous les Rwandais, toutes ethnies confondues, n’en déplaise au maîtres troubadours de Kigali. Cependant, une pomme de discorde persiste tout de même. Ne serait-il pas judicieux que tous les partis d’opposition rejoignent cette coalition de forces de changement? Les egos individuels ne peuvent que déboucher sur l’inertie.

 

Avec son expérience et surtout son courage, Faustin Twagiramungu mérite d’être à la tête de cette coalition. Il a milité pour la démocratie, pour le vivre ensemble du peuple rwandais, il faut qu’il arrive à atteindre cet idéal là. Ce serait ce que les Rwandais lui offriraient comme cadeau. Il l’aura mérité. Alors, Faustin Twagiramungu le messie tant attendu par le peuple Rwandais?

 

Shankuru Maurice

 

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