Le président de la RDC, Joseph Kabila, doit rencontrer ce mercredi après-midi à Paris son homologue français François Hollande pour une réunion consacrée à la crise en Centrafrique. Un pays où les deux pays sont particulièrement impliqués.
Avec 850 militaires et 150 policiers, la RDC est sans conteste l’un des contributeurs importants à la Misca, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique. Mais ce déploiement en décembre ne s’est pas fait sans remous. Alors que la RDC se bat contre une quarantaine de groupes armés dans l’est du pays et que sa propre situation sécuritaire est toujours fragile, une partie de la société civile congolaise avait jugé cette intervention non prioritaire.
Cinq mois plus tard, le bilan pour la RDC est plutôt positif, même si deux Congolais ont été tués en Centrafrique : la France comme le commandement de l’Union africaine ont salué le professionnalisme du contingent congolais.
L’enjeu désormais pour Paris est d’encourager la RDC à maintenir ses hommes en Centrafrique, alors que beaucoup, comme l’Afrique du Sud par exemple, rechignent à envoyer des troupes et que le Tchad s’est désengagé il y a un mois. François Hollande pourrait ainsi demander à ce que le Congo renforce encore sa présence sur le terrain. En échange, il pourrait plaider en faveur du passage des Congolais sous mandat de l’ONU quand celui-ci se fera.
Pour la RDC, la Centrafrique est une carte à l’internationale, une façon de se positionner en grande puissance dans la région. Mais aussi de faire en sorte que la crise centrafricaine ne franchisse pas la frontière, longue de plus de 1 500 km entre les deux pays.
Mais au-delà de la crise régionale, Paris compte bien miser sur cette visite pour vendre le savoir-faire de ses grandes entreprises à la RDC. Le groupe Bolloré, par exemple, s’intéresse à la gestion du gigantesque port fluvial de Matadi. L’entreprise Total, elle, lorgne le potentiel pétrolier dans l’est du pays. Sur le plan politique, François Hollande va-t-il aborder la question du respect de la Constitution, comme l’a fait le secrétaire d’Etat américain John Kerry ? Voilà un élément qui sera en tout cas suivi de très près par la classe politique congolaise.
Source: RFI