A vouloir raconter ce qui se passait, Christine, journaliste, a dû fuir son pays, le Rwanda. « Je suis une rescapée du génocide de 1994 » explique-t-elle avec pudeur. Elle avait alors 16 ans. « Nous étions neuf enfants. Nous ne sommes plus que trois. Mes parents et six de mes frères et sœurs ont été tués. » Une période sombre ancrée dans sa mémoire comme un mal invisible.
Depuis Christine a tout fait pour aller de l’avant. Elle a notamment passé une licence en sciences administratives. « A cette époque, l’Etat rwandais mobilisait les femmes pour qu’elles deviennent journalistes. A la fin de mes études, j’ai donc rejoint une école de journalisme. Je travaillais en parallèle dans un journal de service public. » Un jour, Christine a ainsi voulu raconter : « Des hommes – connus – s’appropriaient des terres qui appartenaient au peuple, pour y installer des fermes de vaches. J’ai donc écrit la réalité des choses. » En vain. Ses écrits n’ont donc jamais été publiés.
En revanche, les ennuis n’ont pas tardé. Craignant pour sa vie et celle de son enfant, Christine a choisi l’exil. A Paris, elle et son fils ont été accueillis par une amie d’enfance. « Elle m’a conseillée de rejoindre Niort car il était difficile de trouver un logement dans la capitale. » Elle sera finalement dirigée vers la Plateforme d’accueil des demandeurs d’asile de Poitiers où elle est accompagnée par Audacia. Son statut de demandeur d’asile ne lui permet pas de travailler. Christine intervient donc comme bénévole à La Croix-Rouge et au centre socioculturel des Trois-Cités où elle accompagne des personnes âgées.
Source: Journaliste, elle a dû fuir le Rwanda
