Kabila promet de respecter la Constitution. Et Sassou?-Mwinda.com

Créé le 4 novembre 2013
Écrit par Langangui

On a longtemps fait grief à Joseph Kabila de n’avoir jamais pris la mesure de la fonction qu’il occupe, comme par effraction, depuis l’assassinat de son père.

C’est dire qu’il a surpris tout son monde il y a quelques semaines lors du discours magistral qu’il a prononcé devant le parlement de son pays réuni en congrès. Un discours d’homme d’Etat responsable qui a subjugué plus d’un Congolais de la RDC et dont l’onde de choc a même atteint Brazzaville et le Congo, sur la rive droite du fleuve du même nom. Il est vrai qu’habitué depuis un demi-siècle aux discours lénifiants, creux, répétitifs et sans souffle de M. Sassou les Congolais de Brazzaville sont admiratifs de l’audace de M. Kabila.

Qu’a dit de si particulier le président de la RDC et qui a tant impressionné ?

D’abord la justesse dans le diagnostic sans concession des maux dont souffre l’économie de son pays.

De fait, là où Sassou apprend à ses compatriotes qu’il a éradiqué le chômage de masse au Congo, se vantant d’avoir fait chuter en 6 ans  le taux de chômage de 19,4% à 6,9%, un record mondial, Kabila fait montre de franchise et de responsabilité, bref de qualités d’homme d’Etat.

Dénonçant « l’ambiance de corruption, de détournement des deniers publics, de coulage des recettes publiques et d’enrichissement illicite » qui compromet toute chance de développement de son pays, il n’a pas craint de désigner les officiers de l’armée « qui ont pour maîtres l’argent et le drapeau », avant de s’engager dans des propositions pour le moins audacieuses : formation d’un gouvernement de « cohésion nationale », 30% de femmes aux élections avec certains sièges qui leur seraient exclusivement réservés, nomination d’un conseiller spécial chargé de traquer ministres et fonctionnaires indélicats, rapatriement des dépouilles de Mobutu et de Moïse Tschombé…

Mais surtout Kabila s’est engagé à respecter la Constitution. Une gageure, on le sait, en Afrique.

« Je suis pour le respect, par tous, de l’esprit et de la lettre de la Constitution de la République dans son ensemble, telle qu’adoptée par référendum populaire, en 2005 » s’est-il engagé.

Une véritable bombe quand on sait que les chefs d’Etat africains, qui jurent de respecter la Constitution quand ils prêtent serment n’ont de cesse de vouloir la modifier pour peu que celle-ci les empêche de quelque façon de se représenter au suffrage des électeurs sans limite. On pense au Cameroun avec Biya, au Burkina Faso avec Compaoré, au Bénin avec Yaya Boni etc.

L’annonce de Kabila a même inspiré le bihebdomadaire La Semaine africaine, lequel a écrit : « A Brazzaville, l’on estime que le président Joseph Kabila a montré l’exemple. Il a mis fin au procès d’intention qu’on lui faisait et qui commençait à empoisonner la vie politique, occultant les problèmes de fond dont souffre le pays.

Pour certains, le président Denis Sassou Nguesso, qui a été l’invité d’honneur à Kinshasa, lors de la cérémonie de clôture officielle des concertations nationales de la RDC, en sa qualité d’accompagnateur et facilitateur du dialogue inter-congolais, peut s’inspirer de cet exemple. Car, dans son propre pays, l’opposition et même, tout simplement, certains de ses compatriotes lui font le même procès d’intention de vouloir changer la constitution, dans le but de s’ouvrir la voie d’un troisième septennat, alors que la constitution qu’il a lui-même mise en place, les limites à deux. Les partis de l’opposition dite radicale vont même plus loin, en appelant les Congolais à s’opposer, catégoriquement, à tout projet visant le changement de constitution, de nature à permettre à l’actuel chef d’Etat de se représenter, en juillet 2016 ” (…)

Bien entendu, il est vain de croire que M. Sassou puisse apprendre les bonnes manières de gouverner de celui qui a l’âge d’être son fils. Pour lui, le pouvoir est une assurance vie : il ne l’a pas conquis y compris en n’hésitant pas de mettre le pays à feu et à sang pour finir par l’abandonner sans coup férir. Qui ne se rappelle qu’au PCT on disait : ” si tu avances, nous avançons avec toi, tu t’arrêtes, nous te pointons, si tu recules, nous t’abattons “.

Une véritable invitation à mourir au pouvoir.

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Brève

Tout pour le Nord ?

 Pour réduire son déficit en personnel de la santé le Congo a envoyé en formation des étudiants à Cuba. Naturellement, comme les bourses offertes par Cuba ont été gérées directement à la présidence de la République, le résultat de la sélection des candidats est tellement brillant que, dans un communiqué l’UPADS, principal parti de l’opposition, a crié au tribalisme.

 « Comment comprendre que, sur 500 bourses d’études offertes gracieusement par un pays ami, plus de 400 boursiers sélectionnés soient originaires de la partie nord du pays, proches du pouvoir, sans tenir compte de l’unité nationale et de la cohésion sociale ? » se sont offusqué les dirigeants de ce parti.

Notre commentaire

Encore heureux qu’il n’y ait pas eu cent pour cent d’originaires du Nord dans cette promotion. Rendons donc hommage à M. Sassou pour sa générosité et sa sollicitude pour avoir réservé une cinquantaine de places aux régions sud du pays !

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Ntsourou se lâche

On prête au colonel Marcel Ntsourou un texte qui circule sur Internet dans lequel il aurait tenu les propos qui suivent. Bien entendu il s’adresserait à un certain Sassou. A lire un extrait. C’est sanglant.

” Oui ne répondez pas à une vérité toute transparente ! Ne répondez pas aux manigances d’un monarque se croyant au-dessus de l’homme mortel et qui, idéalisant sa personne, se croit doter par Dieu de capacités extraordinaires au point d’oublier que comme le plus simple des mortels, il a des tares de complexe, jalousie et haine jusqu’à en user contre celui qui ne se soumet pas à sa soi-disant grandeur. Ceux qui encensent et placent le président Sassou au-dessus des hommes doivent savoir que ce n’est qu’un mortel avec toute sa vulnérabilité de mortel. Il n’est ni Dieu, ni son ange. Il n’a rien d’extraordinaire, ce n’est qu’un homme ordinaire. Les Dieux sont aux cieux et sur terre, il n’y a que des mortels. Oui ne répondez pas ! Le premier des congolais à qui l’on attribue la grandeur, la noblesse et le poids de sa charge et plus à plaindre qu’à encenser. Sinon, comment peut-on parler de grandeur lorsqu’on confie à un subordonné des faux billets pour mener une enquête dont on a les résultats ; lorsqu’on a reçu ce collaborateur dans son salon en pleine nuit et que l’on a critiqué avec délectation l’auteur de la contrefaçon, puis ensuite, quand ces faux billets posent problème, on a pas l’honnêteté de demander à la commission d’enquête de laisser tomber cette affaire, mais que pire, dans l’ombre, comme le plus vulgaire des intrigants, on ordonne à ladite commission de la mettre à la charge du subordonné ? Quelle grandeur y a-t-il dans un tel homme ?

La noblesse consiste quant à elle à respecter et faire respecter son honneur au point même d’aller en duel pour la garantir. Quelle noblesse y a-t-il à tisser des complots contres ses collaborateurs ? A torturer des jeunes gens pour leur faire avouer des mensonges ? A exiger à des magistrats, même les plus hauts, à recourir à la forfaiture ? Comment peut-on descendre si bas et parler de noblesse ? Non monsieur, votre poésie lyrique est certainement bonne à lire mais difficile à digérer pour nous qui avons vécu les actions sombres et perfides d’un monarque vieillissant et en perte de vitesse. Laissez le peuple congolais tranquille lui qui subit tous les jours la trahison d’un homme qui accumule à l’étranger des milliers de milliards et qui, lorsqu’il est assailli par la justice étrangère, au lieu de se taire, distribue de l’argent au peuple pour applaudir ses forfaits. Laissez le peuple tranquille lui à qui on a toujours refusé la vérité lorsqu’il y a des crimes de masse dans ce pays, crimes qu’on met toujours sur le dos des innocents. Ne parlez pas de paix au peuple, un slogan qui, en réalité, est une terreur pour l’empêcher de faire toutes sortes de revendications “.

Notre commentaire

Vite, qu’on lui refile un poste. Sinon il va tout déballer ! Vous vous rendez compte ? Considérer que Sassou ” n’a rien d’extraordinaire, [que] ce n’est qu’un homme ordinaire pire” un monarque vieillissant et en perte de vitesse ” englué dans des ” actions sombres et perfides “, ce crime de lèse-majestérelève d’une inquiétante pathologie ! C’est grave Docteur ?

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