JOHANNESBURG
DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
Lorsque nous le rencontrons à Johannesburg,Patrick Karegeya, la cinquantaine tranquille, ne donne pas l’impression d’être un homme traqué. Cependant, cet ancien officier de l’armée rwandaise, en exil en Afrique du Sud depuis 2007, demeure sur ses gardes. Il est persuadé que Paul Kagame, le président rwandais, n’a pas renoncé à le liquider. Il rappelle en outre qu’à deux reprises, son compagnon d’exil, le général Kayumba Nyamwasa, a échappé à un assassinat, d’abord à une fusillade en pleine rue puis à une tentative d’étranglement sur son lit d’hôpital… Patrick Karegeya fait partie du « groupe des quatre », quatre officiers jadis proches de Paul Kagame mais devenus aujourd’hui ses plus dangereux adversaires.
Opposants d’ailleurs régulièrement accusés (entre autres par les experts de l’ONU) d’entretenir des relations avec les FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) et leurs combattants hutus, présents dans les forêts congolaises où ils terrorisent les populations civiles et menacent le Rwanda. Les quatre dissidents ont faitpartie du premier cercle autour du président Kagame : Kayumba Nyamwasa fut chef de l’armée, Théogène Rudasingwa chef d’état-major, Gérard Gahima procureur général, et Patrick Karegeya chef des services de renseignements. Les deux premiers furent condamnés à 24 ans de prison par un tribunal rwandais, les deux autres à 20 ans. Kigali a demandé à Interpol de les arrêter et de les extrader. Tout l’article
Source: Le Soir Mercredi 6 novembre 2013