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Kagame indécis à résoudre la rébellion des FDLR en masquant ainsi les problèmes internes auxquels son régime fait face.

Kinshasa, 10/12/2013

Le régime rwandais de Paul Kagame fait face à des problèmes internes tels que l’homme fort de Kigali usant de politique d’autruche chercher à les contourner en persistant dans son refus de solution politique avec ses rebelles FDLR voués aux gémonies depuis le génocide qu’on leur fait porter sur la tête.

 

Menacées de neutralisation à l’instar du M23, les FDLR exigent en contrepartie la tenue d’un dialogue inter rwandais sous la médiation de la communauté internationale. Une pilule amère que se refuse d’avaler le régime de Kigali de peur que soient mis à nu ses problèmes internes, notamment la dictature, le monolithisme, l’intolérance et l’hégémonisme ; maux à la base de l’instabilité dans les Grands Lacs. La dissolution du M23 a mis du tournis dans le chef de tous les autres groupes armés qui pullulent encore dans la région des Grands Lacs, particulièrement en RDC. C’est le cas, entre autres, des FDLR, un groupe rebelle au régime de Kigali et l’une des vedettes de l’insécurité dans la sous-région.

 

Cotée force négative par excellence, les FDLR n’ont plus que cette alternative : déposer les armes et se rendre ou se laisser traquer et neutraliser par les FARDC et la Brigade d’intervention de la Monusco. Ce que plusieurs opérations militaires conjointes Rwanda-RDC n’ont pu obtenir. Au pire, leur extermination est souhaitée ardemment et officiellement par Paul Kagame ! L’on espère que cette fois sera la bonne, au regard de la détermination de la communauté internationale qui voudrait en finir avec les seigneurs de guerre avant de s’atteler aux questions de stabilité et de développement de cette partie de l’Afrique mise à feu et à flamme durant de longues décennies.

 

Cependant, démantelées, neutralisées ou exterminées officiellement, les FDLR demeurent une équation à plusieurs inconnues dans la région des Grands Lacs. Pourquoi ? Parce que ce groupe armé a pu s’acquérir le statut de denrée rare dont tout le monde se servait pour faire du business. Au premier de tous le Rwanda. Kigali s’est servi des FDLR comme monnaie de change pour vendre le génocide rwandais de 1994. Le jeu a marché à telle enseigne que Paul Kagame a réussi à détourner la communauté internationale de la situation interne du Rwanda où une dictature féroce dirige sans ménagement une population muselée et terrorisée. Et pour compenser cette oppression, il s’est construit une façade baptisée « stabilité économique ».

 

Or, tout le monde sait que cette fameuse performance économique que les parrains de Paul Kagame ont montée en épingle, tire son origine dans le pillage systématique des ressources naturelles de la RDC. Ainsi, vivant de la perfusion financière internationale et du produit de la prédation sur les ressources naturelles congolaises, l’essor économique tant vanté du Rwanda est lié à l’existence des FDLR.

 

Quid ? Paul Kagame ne joue pas franc jeu en acceptant la neutralisation des FDLR. Il jongle avec la communauté internationale tout en sachant à quel moment il va rebondir pour maintenir le statu quo dans les Grands Lacs. Il ne peut pas accepter de se faire hara-kiri en cessant d’être la victime d’une menace, toujours imminente, en provenance de la RDC. Ce serait scier l’arbre sur lequel son régime est construit. La disparition réelle et effective des FDLR équivaudrait à enlever au régime de Kigali l’une des béquilles sur lesquelles repose son succès économique apparent actuel.

La démocratie, une bête noire.

 

Raison pour laquelle, Paul Kagame a dit niet à un quelconque dialogue inter rwandais. Curieuse attitude pour un sacré objecteur de conscience en ce qui concerne la RDC. Faut-il rappeler que c’est lui qui a influencé ses pairs de la CIRGL pour que Kinshasa accepte de négocier avec le M23. Aujourd’hui, il se refuse de se soumettre au même exercice ! La communauté internationale est mise au défi de la justice. Elle doit prouver qu’elle ne pratique pas la politique de deux poids, deux mesures. Elle devra soutenir le dialogue exigé par les FDLR. Cela, au nom de la réconciliation nationale et de la réintégration des rebelles rwandais au sein de leur nation.

 

Puisque la recette a été appliquée à la RDC, pourquoi ne ferait-on pas de même pour le Rwanda ? Le secrétaire exécutif des FDLR, le colonel Butsimuzi vient de saisir les Nations unies afin d’exiger, eux aussi, un dialogue inter rwandais. Les FDLR acceptent de désarmer mais à la condition d’ouvrir des négociations avec le régime de Paul Kagame. Ce qui les déterminerait par rapport aux conditions de leur désarmement.

 

Bien plus, les FDLR comptent poser la question en lien avec leur rapatriement au Rwanda. En cas de refus, ils promettent de poursuivre le combat contre le régime de Kigali. Voilà la brèche dont va se servir Paul Kagame pour anticiper sur ses incursions prédatrices en RDC.

 

Sachant pertinemment que les Nations unies n’accepteront pas facilement d’exterminer les FDLR par les armes, Kagame compte pousser à fonds sur ce levier. Mais, lorsqu’il s’agit de la démocratie et de la tolérance dans la coexistence avec les autres Rwandais, Kagame se retranche derrière le spectre du génocide de 1994.

 

Aussi, dans son échange avec l’envoyé spécial d’Obama, l’homme fort de Kigali est allé ailleurs. Il s’est appesanti sur le retour des réfugiés Tutsi au Nord-Kivu et la sécurisation des Rwandophones vivant à l’intérieur des frontières congolaises. N’est-ce pas troublant comme exigence du président rwandais aux yeux de qui les Congolais compteraient plus que ses propres citoyens. Erreur ! Comme ingrédient, cette instrumentalisation ne prend plus. Les yeux s’ouvrent et les esprits s’éclairent davantage.

 

Imposer un dialogue remettrait à la surface cette supercherie qui a conduit à la victoire stalinienne de Kagame aux dernières élections présidentielles rwandaises. La démocratie à la Kagame se décline avec des principes contraires à ceux généralement admis dans une démocratie élémentaire ! Curieuse démocratie, celle qui se décrète au gré des humeurs de l’homme fort de Kigali. Ce qui est évident c’est que l’ancien chef de l’APR n’a jamais été un démocrate, il ne le sera jamais. « Une personne, une voix », le combat mené par Nelson Mandela en Afrique du Sud n’est pas vécu au pays des Mille collines.

 

Tous les spécialistes du Rwanda le savent et le disent tout haut : battre campagne contre le candidat Kagame est constitutif d’une grave infraction. Ceux qui ne l’ont pas compris, à l’instar de la célèbre opposante Victoire Ingabire, croupissent présentement dans les geôles de Kagame. Condescendante, la communauté internationale préfère fermer ses yeux. Bref, évoquer des négociations entre Kigali et les FDLR reviendrait à préparer l’échafaud pour Paul Kagame. Et dire que ce dernier est le chantre de l’option politique pour ce qui est de la RDC !

 

Le pot-aux-roses

 

Après la déroute du M23, Kigali a repris les revendications jadis soutenues par ce groupe armé qui agissait à sa solde. Ce qui est vrai c’est qu’en présence de Russ Feingold, Kagame tente de recourir à son fonds de commerce, à savoir la sempiternelle question de la protection des minorités pour lesquelles la communauté internationale est restée échaudée après le génocide de 1994. Peine perdue ! Ce sont des soubresauts de fin de règne.

 

Le Potentiel

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