Kinshasa, 07/11/2013 / Politique
L’incident de l’énervement sans retenue diplomatique de l’ambassadeur du Rwanda à l’ONU lors de la réunion du Conseil de sécurité qui a pris acte de la dissolution du mouvement terroriste du M23 étale une fois de plus la fourberie du régime de Kigali visiblement au abois après la liquidation des iconoclastes nihilistes dont il prenait fait et cause pour les pousser à déstabiliser la RDC
Après la dissolution du M23 dans l’Est de la RDC, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni mercredi à New-York pour prendre acte de la liquidation de ce ni plus ni moins mouvement terroriste que le régime de Kigali n’a jamais mis de gants pour le parrainer et s’en servir comme sa main armée poussée à agresser et déstabiliser la RDC.
Tant que les hordes terroristes du M.23 accomplissaient la sale besogne de tuer, massacrer et piller méchamment en RDC, Kigali se frottait les mains et trouvait tous les subterfuges pour justifier ses sauvages sbires.
Or, comme disaient les anciens, « Tout passe, tout casse, tout lasse ! ». Dès lors que l’heure du déclin et de l’anéantissement a sonné pour le M23, les mentors de Kigali se sont sentis désarmés et affolés sans plus savoir où donner de la tête. La défaite du M.23 se révèle et signe le début de la débâcle du régime de Kagame.
La meilleure démonstration de cette débâcle est étalée dans le très révélateur incident qui a éclaté au cours de la séance du Conseil de sécurité de mercredi à New York. Dans l’échange des avis et considérations entre émissaires du monde siégeant dans cette instance sur la situation de l’anéantissement assené au M23, l’ambassadeur du Rwanda à l’ONU, Eugène Gasana, s’est levé furibond pour vite reprocher à l’ONU de ne pas déployer les mêmes efforts contre les rebelles hutus des FDLR comme contre les terroristes du M23 en RDC.
Karim Lebhour le correspondant RFI à New-York signale sur cet incident que ce fut toute une palabre qui a opposé l’ambassadeur rwandais Eugène Gasana au Représentant du Secrétaire général de l’Onu en RDC et chef de la mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco), ci-devant M. Martin Kobler.
Le reportage du confrère Karim Lebhour signalera que M. Martin Kobler a promis que la MONUSCO chassera les FDLR comme les autres groupes armés infestés à l’Est de la RDC. Pour toute réplique, l’ambassadeur rwandais incapable de maîtriser son exaspération rétorquera aussitôt en tonnant : « Insuffisants ! ».
Eugène Gasana hors de lui et passant outre la retenue diplomatique qui sied dans ce haut lieu des pratiques huilées de l’art de conduire des relations internationales voulait que l’ONU fasse du désarmement des rebelles hutus des FDLR une priorité.
Dans son emportement, le représentant du Rwanda lancera : « Je me fiche du M23. Faites ce que vous voulez avec eux. Ce qui m’importe, ce sont les FDLR. Vous devez vous en occuper ! ».
Eugène Gasana aurait manifestement cherché à s’en prendre au Conseil de sécurité, responsable, selon lui, d’avoir laissé en 1994 les génocidaires hutus se mêler aux refugiés en RDC, qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Très agité et dans ce flagrant craquement inhabituel dans les usages diplomatiques, l’ambassadeur rwandais se lèvera pour quitter précipitamment la salle du conseil.
La mission rwandaise aux Nations unies a cherché par la suite à excuser l’impair commis en assurant que l’ambassadeur était tout simplement en route pour un autre rendez-vous, mais que le Rwanda veillera à ce que la MONUSCO s’attaque aux FDLR avec la même énergie que celle déployée contre le M23.
La bévue était bien commise et chacun a compris que le régime de Kigali et ses représentants, jusque dans le plus haut cercle diplomatique du monde, ne ruminent pas la cuisante défaite infligée aux scélérats pions terroristes du M.23 qui, par leur liquidation, viennent aussi de liquider certainement le rêve donquichottesque de maître de Kigali qui croyait broyer impunément la RDC.
Un tel et fou rêve aurait pu être évité par Kagame s’il s’était instruit depuis sa formation des leçons du fabuliste dans les célèbres récits et de « La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf » et de « La laitière et le pot au lait ». Car si, d’une part, la grenouille a éclaté dans sa fougue de dépassement de sa nature, d’autre part, c’est à un soupir d’« adieu, veaux, vaches, cochons, couvées ! » que Pierrette la laitière dut se résoudre devant son pot au lait tombé et cassé, pour se remettre à la réalité.
De même, une fois cassé le pot au lait du M.23 avec lequel Kagame rêvait conquérir le sous-continent africain RDC, le Don Quichotte non plus de la Manche mais de Kigali ferait mieux de se remettre aux réalités sur terre et réviser ses abracadabrantes ambitions.
MMC