On ne présente plus Colette Braeckman dans la région des Grands Lacs. En effet, cette journaliste du quotidien belge « Le Soir » s’est rendue célèbre depuis une vingtaine d’années en publiant des ouvrages plus ou moins téléphonés et présentés comme résultant des recherches sérieuses, de telle sorte qu’elle est actuellement affublée du qualificatif de « spécialiste de la Région des Grands Lacs » comme tant d’autres qui ont proliféré depuis l’invasion et la conquête du Rwanda par des éléments de l’armée ougandaise. Ayant accompagné les conquérants qui s’étaient organisés en un mouvement politico-militaire dénommé « Front Patriotique Rwandais : FPR » dès le 01 octobre1990 jusqu’en juillet 1994, c’est d’autorité que Colette Braeckman peut toujours parler du FPR devenu parti-Etat au Rwanda et auquel elle est particulièrement attachée. Déjà pendant la phase de consolidation du pouvoir du FPR, quand les conquérants s’adonnaient aux massacres de masse (Kibeho avril 1995 : 8000 morts parmi les déplacés pour la plupart des femmes, des vieillards et des enfants), Colette Braeckman se distinguait par un silence assourdissant ou alors louait la bravoure de l’Armée Patriotique Rwandaise pour son efficacité dans le « maintien de l’ordre ». Par contre, quand la population tentait de résister à cette armée d’occupation qui tuait, pillait et violait sur son passage (soulèvements au Nord et à l’Ouest entre 1998 et 2000), Colette Braeckman criait « au feu » et agitait le spectre du « génocide » pour justifier la répression aveugle et brutale de l’Armée patriotique rwandaise. On ne s’attardera pas sur les attaques et les massacres des réfugiés dans les camps de l’ex-Zaire (1996) que Colette Braeckman a magistralement justifiés, ni à la chasse des Hutu dans les forêts du Zaïre (1996-1997) et qui s’est soldée par plus de deux millions de morts selon le Mapping Report de l’ONU de 2010 et qu’encore Madame Braeckman présente comme « une opération humanitaire ». Aujourd’hui en 2014, il est question de la réeddition des combattants qui avaient pris les armes pour défendre physiquement et politiquement les réfugiés hutu qui se faisaient massacrer par les troupes de Paul Kagame qui ont occupé la RDC depuis 1997. Ces réfugiés hutu étant aux yeux de Kagame des objectifs militaires, en l’an 2000, leurs enfants s’étaient organisés en un mouvement politico-militaire dénommé « Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda : FDLR ». Aujourd’hui, ils ont décidé de déposer les armes et réclamer leurs droits politiques de manière pacifique. C’est donc dans ce cadre que depuis le 30 mai 2014, ces ex-combattants continuent de déposer leurs armes devant la MONUSCO, le Gouvernement congolais et la SADC. Initialement regoupés dans des localités du Nord et du Sud Kivu, le Gouvernement congolais s’est engagé à ce que ceux d’entre eux qui auront des motifs de craindre de rentrer au Rwanda seront relocalisés loin de la frontière avec le Rwanda à un millier de kilomètres environ où ils seront cantonnés en attendant un éventuel pays d’acceuil. C’est apparemment cette perspective de résolution définitive et pacifique de la question des FDLR qui a fait sortir Colette Braeckman de ses gonds. Dans un billet publié dans le journal Le Soir du 23 juin 2014 la journaliste n’évite aucune énormité pour discréditer les FDLR et tenter de torpiller le processus de leur cantonnement. LIRE LA SUITE |