Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier la rencontre du 12 novembre dernier à Genève, de sept leaders de l’opposition congolaise : ce fut un complot. Il avait été ourdi par les multinationales, appuyées par certaines puissances occidentales. La Fondation Kofi Annan a été choisie pour apporter au complot une onction morale. Voici les actes du complot.
En mai dernier, un nouveau code minier est promulgué à Kinshasa par Joseph Kabila. Le chef de l’Etat de RDC invite son gouvernement à mettre rapidement en œuvre cet nouvel instrument législatif. Il souligne que ce code va permettre aux Congolais résidant dans les zones minières, de jouir des fruits du patrimoine national. Le code supprime par ailleurs d’exorbitantes exonérations qui étaient consenties aux multinationales, en même temps que les taxes à verser au Trésor public étaient revues à la hausse. Ces nouvelles dispositions furent applaudies, même par certains partis d’opposition.
Comme il fallait s’y attendre, la grosse multinationale suisse, Glencore qui exploite le cuivre et le cobalt à Kolwezi, à travers son Pdg Dan Gertler qui revendique pourtant une grande amitié avec Joseph Kabila, crie à la trahison. Il dénonce à cor et à cri les dispositions de ce code qui « ne sont pas du tout incitatives pour les investisseurs », selon ses termes.
L’homme d’affaire israélien qui a des entreprises dans les quatre coins du globe, attend impatiemment le départ de Joseph Kabila du pouvoir pour négocier avec son successeur. Malheureusement pour lui, Ramazani Shadary apparaissant comme l’homme par qui Joseph Kabila continuerait de gouverner, le patron de Glencore, appuyé par celui de Randgold, jette ses dernières imaginations dans l’arène. Il doit barrer la route au candidat de la majorité sortante. Sa trouvaille: réunir les opposants en Suisse et les amener à « s’accorder » sur un candidat unique pour battre celui de Joseph Kabila. Ce candidat rêvé n’est autre que Martin Fayulu, un produit pur qui rassure la finance internationale, puisque moulé chez l’américain Exxson Mobil.
La Fondation Kofi Annan bénéficie encore d’une présomption de virginité. Son Directeur exécutif, Alan Claude Doss ne se fera pas prier pour héberger cette rencontre. Après tout, ce Britannique de 73 ans n’avait-il pas travaillé à l’Onu avec Kofi Annan qui l’envoya comme son représentant en RDC de 2007 à 2010?
Depuis quand une fondation qui « œuvre pour la paix et la bonne gouvernance » comme c’est le cas de celle de Kofi Annan, se mêle aussi de désigner un candidat qui pourrait battre un autre candidat?
Nous avons vu ailleurs, des multinationales financer la déstabilisation d’un régime qui ne convenait pas à leurs intérêts. L’intrusion de Glencore dans l’élection présidentielle en RDC, en prenant en charge l’organisation intellectuelle et matérielle d’une rencontre ayant pour but de trouver un candidat à l’opposition, avec toute la maladresse de cet acte, c’est une intrusion inacceptable dans la vie politique d’un État souverain !
Après la défection de Tshisekedi et de Kamehre, les cinq « dociles » restants ont continué de se réunir en Belgique, afin de trouver un terrain d’entente pour sauver les meubles. En RDC ou ailleurs en Afrique, il n’y aurait pas assez de confort pour accueillir ces mousquetaires en errance politique ?
Les médias occidentaux n’ont, depuis 3 jours que ce sujet à la Une : « une occasion ratée par l’opposition congolaise pour arriver au pouvoir », claironnent-ils. Tout se passe comme si la RDC était toujours un domaine privé de l’Occident . Incroyable !
John T Lexus