Chers amis, Paul Kagame, Joseph Kabila et leurs généraux (au Congo et au Rwanda) vont difficilement accepter l’arrivée de Martin Fayulu à la présidence du Congo. Il y a un scénario qui risque de se reproduire au Congo (il s’est déjà produit dans un pays aussi stratégique que la Congo en Afrique : le Nigéria): Stopper le processus électoral.
Pour rappel, le 12 juin 1993, le Nigéria organisait une élection présidentielle sous la présidence du général Ibrahim Babangida, qui avait pris le pouvoir par les armes, et avait, comme Joseph Kabila, reporté le scrutin à plusieurs reprises. Les règles électorales furent modifiées de façon à favoriser la continuité du régime autoritaire derrière deux formations de l’opposition (liées au pouvoir): le Parti Social-Démocrate de Moshood Abiola, et la Convention Nationale Républicaine de Bashir Tofa.
Mais très vite, le déroulement de la campagne permit à Moshood Abiola de s’ériger en figure du changement contre l’establishment incarné par le régime militaire. Les premiers résultats le donnèrent vainqueur, porté par un solide soutien dans toutes les régions. Mais avant l’annonce des résultats définitifs, le régime annonça la suspension du processus électoral. Après une multiplication des plaintes donnant lieu à des injonctions contradictoires des tribunaux, le gouvernement fédéral annonça, le 23 juin 1993, que l’élection présidentielle était annulée.
Une vague de protestation s’éleva à travers le pays, à laquelle le pouvoir répondit par une répression brutale. Le 23 juin 1994, l’opposant Moshood Abiola est arrêté et jeté en prison où il mourra quatre ans plus tard.
Le scénario Moshood Abiola guette plus que jamais le processus électorale au Congo.
Musavuli Boniface