Kinshasa, 12/03/2014 / Politique
Exaspération au top des autorités du Département d’Etat qui dénoncent avec virulence une nouvelle propension des autorités de Kigali à relancer le mouvement de rébellion M.23 qui continue à rêver d’agresser la RDC ainsi que des rapports recoupés et plausibles sur cet activisme belliqueux du régime rwandais qui vient d’accueillir le chef belliciste du M23, Sultani Makengo
Washington accuse le Rwanda d’oeuvrer pour la renaissance du M23, ce que Kigali a toujours nié. Cette fois-ci, ce n’est ni une Ong, congolaise ou étrangère, ni une quelconque organisation, et encore moins les enquêteurs qui l’affirment, mais bien l’une des puissances qui a toujours soutenu le régime de Kagamé qui l’affirme. Il s’agit, plus précisément, des services de renseignements américains qui disent avoir recoupé des informations à ce sujet et qui font le même constat que les experts onusiens.
Dans un rapport commenté dimanche 2 mars par le porte-parole du Secrétaire d’Etat américain John Kerry, Washington accuse à nouveau Kigali de continuer à recruter des combattants pour le compte du M23, un ex-mouvement rebelle défait en novembre dernier par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Le département d’Etat américain affirme disposer de renseignements patents qui soutiennent ce qu’il avance. Par ailleurs, Washington s’insurge contre l’attitude du Rwanda qui s’inscrit dans la logique de l’élimination ou du musellement de ses opposants, qu’il s’agisse de ceux qui sont à l’intérieur ou ceux de l’extérieur. Le tout récent cas est celui de l’attaque de la résidence de l’ex-Général Kayumba Nyamuasa.
Aucune liberté d’association, de manifestation ni d’expression n’est accordée à ces hommes et femmes qui s’opposent au pouvoir de Paul Kagame à l’intérieur du pays. Ce rapport du Département d’Etat américain renforce le dernier rapport des experts des Nations-Unies, qui accuse aussi le Rwanda d’oeuvrer pour la renaissance du M23, ce que Kigali a toujours nié. Cette fois-ci, ce n’est ni une Ong, congolaise ou étrangère, ni une quelconque organisation, et encore moins les enquêteurs qui l’affirment, mais bien l’une des puissances qui a toujours soutenu le régime de Kagamé qui l’affirme. Il s’agit, plus précisément, des services de renseignements américains qui disent avoir recoupé des informations à ce sujet et qui font le même constat que les experts onusiens.
L’opinion tant nationale qu’internationale est, une fois encore, tenue au courant de cette énième violation, par le Rwanda, de l’accord cadre signé le 28 février 2013 à Addis-Abeba en Ethiopie. Kigali qualifiera-t-il encore de non fondé ce rapport qui vient de son puissant allié américain ?
Des enfants soldats au sein du M23
Ce n’est pas la première fois que Washington pointe son doigt accusateur sur le Rwanda à ce sujet. L’on se rappellera qu’à la veille de la déconfiture du M23, Washington avait accusé Kigali de recruter les enfants soldats. Ce dernier rapport du Département d’Etat américain prouve combien Kigali est, non seulement récidiviste des actes prohibés par le droit international, mais aussi réfractaires aux engagements qu’il a maintes fois pris pour oeuvrer à la pacification de l’Est de la RDC et de la région des Grands Lacs.
Pas plus tard qu’hier, congovirtuel.info faisait état de la présence, à Kigali, d’un émissaire de Sultani Makenga pourtant supposé sous surveillance en Ouganda. Fred Ngezi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, devait rencontrer James Kabarebe et le chef d’état-major général de l’armée rwandaise. Le comportement rebelle du Rwanda s’explique par l’indifférence de ceux qui sont censés le sanctionner et qui se distinguent par une commisération déconcertante, ce malgré la multitude des rapports aussi bien d’organisation internationales que des services compétents de grandes puissances. Les observateurs s’interrogent quant à la raison d’être même de ces rapports, dès lors qu’aucune sanction, aucune conséquence n’est infligée à Kigali.
Un émissaire de Makenga à Kigali
Malgré les dénégations de Kampala et Kigali sur leur implication dans la poursuite de leurs soutiens au M23, Fred Ngezi, ami et aide de camp de Sultani Makenga, est dernièrement arrivé dans la capitale rwandaise où il doit se concerter avec James Kabarebe et le Chef d’état-major général de l’armée rwandaise. Une nouvelle preuve de la violation continue de l’accord-cadre d’Addis-Abeba par le Rwanda et l’Ouganda, rapporte Pascal Debré Mpoko, conseiller à la Présidence de la République de la RD Congo.
Mentez, mentez, il en restera toujours. Malgré l’avalanche des rapports des enquêteurs onusiens faisant état de la poursuite ininterrompue du soutien du Rwanda et de l’Ouganda aux résidus du mouvement rebelle déchu, le M23, Kigali et Kampala se sont toujours fendus en dénégations, parfois même avec une désinvolture hors pairs. La dernière passe d’arme en date avait été l’échange quasi virulent entre les représentants- du Rwanda et de la RDC à l’ONU au cours d’une réunion du Conseil de sécurité.
Une certaine circonspection fut observée lorsqu’un officiel onusien conduira une mission en Ouganda pour vérifier les allégations de soutiens de l’Ouganda apportés à Sultani Makenga et ses hommes. Cette délégation affirmera n’avoir rien trouvé de tel. Personne, cependant, ne fait attention au fait que cette mission fut organisée par Kampala après le passage des enquêteurs et que les autorités ougandaises avaient tout le temps de modifier les données sur terrain dans le seul but de confondre l’ONU. Et cette mission de vérification, ne se rendit, curieusement, pas au Rwanda pour le même exercice. Peut-être attendait-elle une invitation des autorités rwandaises…
Aujourd’hui, cependant, le temps et les événements viennent de rattraper les férus des armes qui ne rêvent que de reprendre les hostilités. Aujourd’hui, leur plan de réorganisation est mis au jour suite aux mouvements récents de certaines personnes en vue des contacts dont la finalité ne laisse aucun doute. En effet, des sources bien introduites à Kigali rapportent à congovirtuel.info que le sieur Ngezi Fred, notoirement connu comme aide de camp et ami de Sultani Makenga, est arrivé à Kigali en ce début de semaine, en provenance de l’Ouganda. L’objet de ce séjour dans la capitale rwandaise est de rencontrer le Ministre rwandais de la Défense, James Kabarabe, et le Chef d’Etat-major de l’armée rwandaise
Que vont-ils se dire ? La question est intéressant, mais le plus important à ce stade est de savoir pourquoi et comment, une personne de cette trempe, par rapport à la branche armée du M23, supposée sous surveillance en Ouganda où lui et ceux qui l’accompagne s’étaient retirés, peut se retrouver dans un autre pays pour rencontrer des officiels qui font des règles de gestions de ce genre de personnes.
En enjambant aussi facilement les obligations internationales qui leur incombent, Kigali et Kampala viennent, là, de donner la nouvelle preuve de leurs violations quotidiennes des engagements qu’ils ont pris en signant l’accord-cadre d’Addis-Abeba pour le retour à la paix et le développement de l’Est de la RDC et de l’ensemble de la région des Grands Lacs. Et curieusement, ici aussi, on va certainement assister à un silence assourdissant de la communauté internationale dont les envoyés spéciaux ont, pourtant, célébré récemment l’an 1 de la signature de cet accord qui n’est plus qu’un lambeau de l’autre côté du lac Tanganyika. Pour leur part, les Congolais, qui connaissent le prix de la paix, demeurent vigilants et prêt à défendre cette paix retrouvée jusqu’à leur dernière énergie.
CI. Ny/L’Objectif