L’ONU veut empêcher les FDLR de fuir

Des membres du Conseil de sécurité, France et Etats-Unis en tête, ont largement salué la défaite du mouvement rebelle M23 lors d’une réunion à huis clos sur la RDC, ont indiqué des diplomates. Martin Kobler, émissaire de l’ONU en RDC et chef de la mission des Nations unies dans le pays (Monusco), a souligné que la force onusienne allait renforcer le contrôle des frontières du pays pour empêcher des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), présents dans l’est de la RDC, de retourner au Rwanda. « Il nous faut renforcer les positions de la Monusco à proximité de la frontière pour empêcher que des flots d’armes ne la traversent et pour empêcher les FDLR de se rendre au Rwanda« , a déclaré Martin Kobler, selon des diplomates. Le M23 renonce à la lutte armée Appuyée par la Monusco, l’armée congolaise a obtenu mardi une victoire historique en battant la rébellion du M23, dont les derniers combattants ont été chassés pendant la nuit des deux dernières positions qu’ils occupaient dans les montagnes du Nord-Kivu, frontalières du Rwanda et de l’Ouganda. Défait sur le terrain, le M23 a annoncé qu’il mettait « un terme à sa rébellion » et ferait désormais valoir ses vues pacifiquement.

Le Rwanda, actuellement membre du Conseil de sécurité de l’ONU et particulièrement exaspéré par les opérations des FDLR de part et d’autre de sa frontière, a déjà prévenu qu’il était prêt à intervenir en RDC. « Le Rwanda reste prêt à faire usage de tous les moyens nécessaires pour protéger ses habitants et son territoire« , a assuré mercredi au Conseil son ambassadeur Eugene-Richard Gasana. L’ambassadeur rwandais a ensuite affirmé à des journalistes que le Conseil de sécurité de l’ONU devrait ordonner à la brigade d’intervention des Nations unies au Rwanda de s’attaquer à présent aux FDLR et aux autres groupes rebelles. « Il s’agit d’une force responsable d’un génocide« , a-t-il lancé. RDC accusée de les instrumentaliser Arrivées sur le territoire congolais en 1994, les FDLR regroupent des extrémistes hutus, dont un certain nombre ont participé au génocide rwandais. Le gouvernement congolais a depuis lors été régulièrement accusé de les instrumentaliser et les soutenir dans sa lutte contre certains groupes rebelles soutenus par le Rwanda et l’Ouganda.

La défaite du M23 a été facilitée par le fait que les rebelles ont été lâchés par le Rwanda et l’Ouganda. Les deux pays, accusés par les Nations unies de soutenir le M23, ont été les cibles d’intenses pressions diplomatiques, en particulier américaines ces dernières semaines, pour que cet appui cesse. Cette défaite a été saluée par l’ambassadrice américaine à l’ONU, Samantha Power. « Le loup qui était à la porte, le M23, menaçait les civils et menaçait la Monusco. Nous espérons que cette menace est à présent partie pour de bon« , a-t-elle souligné.

Tribunal spécial La diplomate a appelé à la création d’un tribunal spécial, à la fois national et international, pour juger les « pires auteurs d’atrocités » commises en RDC. Dans un communiqué, Mme Power a également estimé que le gouvernement de la RDC devait « tenir pour responsables tous ceux qui ont commis des abus dans l’armée congolaise, ainsi que les membres de milices« . L’ambassadeur congolais à l’ONU Ignace Gata a assuré que son gouvernement voulait maintenant « éradiquer toutes les forces néfastes » dans l’est du pays. Il a ajouté que le gouvernement négociait un accord avec les ex-rebelles du M23, qui pourrait prévoir « au cas par cas » leur intégration dans l’armée.

Didier Reynders demande qu’on poursuive les autres groupes armés Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, s’est réjoui mardi de l’annonce par la rébellion du Mouvement M23 qu’il mettait fin à son existence. Didier Reynders a, dans un communiqué, noté le « travail efficace » des Forces Armées de la RDC (FARDC), qui a été décisif pour mettre fin à la crise. « Il était impératif que la RDC recouvre la pleine souveraineté sur l’ensemble de son territoire avant de s’atteler à la résolution en commun des défis de la région des Grands Lacs« , a souligné le chef de la diplomatie belge. Il est, selon M. Reynders, « essentiel » à présent de mettre définitivement fin à tous les actes de violence commis par les divers groupes armés qui sévissent dans cette région, afin que la population puisse vivre dans la paix, que l’Etat de droit soit rétabli et que de véritables projets de développement soient entrepris. Le ministre « appelle vivement à ce que tous les engagements prévus dans l’accord-cadre d’Addis Abeba (signé le 24 février dernier par onze pays de la région) soient mis en œuvre à travers des actions concrètes« , conclut le texte. Belga

Un article de Direct.cd Lisez la version originale ici: L’ONU veut empêcher les FDLR de fuir | Direct.cd

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