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Mandats présidentiels : onze hommes, une femme… un même dilemme

26/11/2013 à 12:34 Par Jeune Afrique

Les présidents finissent souvent par croire que ce qui est bon pour eux l'est aussi pour leur pays.

Les présidents finissent souvent par croire que ce qui est bon pour eux l’est aussi pour leur pays. © DR/Montage J.A.

La loi fondamentale de leur pays leur interdit en principe de se représenter. À moins qu’elle ne change… Douze présidents africains sont concernés par la tentation du mandat de trop.

MOZAMBIQUE

Armando Guebuza 70 ans

Échéance électorale avril 2014

Article 147 : la durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Le président de la République ne peut être réélu qu’une seule fois.

Réélu en 2012 à la tête du Frelimo, parti au pouvoir, Armando Guebuza a annoncé qu’il ne briguera pas de troisième mandat. Pourtant, beaucoup, y compris dans son entourage, lui prêtent des intentions contraires, entretenant ainsi le doute.

>> Voir aussi notre carte interactive : Partira ? Partira pas ? La dernière tentation du chef

NAMIBIE

Hifikepunye Lucas Pohamba 78 ans

Échéance électorale novembre 2014

Article 29 : Le mandat du président est de cinq ans. Une personne ne peut exercer les fonctions plus de deux mandats.

Son prédécesseur Sam Nujoma avait brigué et remporté un troisième mandat, après avoir modifié la Constitution. Mais Hifikepunye Lucas Pohamba apparaît comme un homme respectueux des lois qui, semble-t-il, n’envisage pas de prendre le chemin contesté de son aîné.

 

CENTRAFRIQUE

Michel Djotodia 64 ans

Échéance électorale début 2015

Accords de Libreville. Article 1 : Le président de la République en fonction ne peut se représenter pour un autre mandat. Article 6 : le Premier ministre ainsi que les autres membres du gouvernement de transition ne peuvent être candidats à la prochaine élection présidentielle.

Pas question pour Michel Djotodia de succéder à lui-même en 2015. Il est sous très haute surveillance de la communauté internationale et il sait qu’en toute hypothèse il n’aurait aucune chance d’être élu, tant la Séléka est impopulaire.

 

TANZANIE

Jakaya Kikwete 63 ans

Échéance électorale octobre 2015

Article 40 et 42 : Le président occupe le poste pour une période de cinq ans. Nul ne peut être élu plus de deux fois.

Élu en décembre 2005, Jakaya Kikwete a acquis une stature nationale et sous-régionale. Il pourrait être tenté de rester, soutenu par ses partisans qui avancent son “jeune âge” (63 ans) et ses bons résultats. L’escale du président américain Obama lors de sa tournée de juillet en Afrique a été perçue par ses proches comme un feu vert.

 

BURKINA FASO

Blaise Compaoré 62 ans

Échéance électorale novembre 2015

Article 37 : Le président est élu pour cinq ans au suffrage universel direct, égal et secret. Il est rééligible une fois.

Blaise Compaoré esquive toute question sur ce sujet brûlant. Selon de bonnes sources, après avoir longtemps hésité, il serait presque décidé à se représenter. Au forceps ?

>> Lire aussi : Blaise Compaoré, la tentation du 3e mandat

 

BÉNIN

Thomas Boni Yayi 61 ans

Échéance électorale mars 2016

Article 42 : Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois.

Thomas Boni Yayi a juré au pape, à François Hollande et à Barack Obama qu’il ne se représenterait pas. Quelles que soient ses envies, il lui sera difficile de se dédire après de tels serments – publics qui plus est.

 

CONGO-BRAZZAVILLE

Denis Sassou Nguesso 70 ans

Échéance électorale juillet 2016

Article 57 : Le président de la République est élu pour sept ans au suffrage universel direct. Il est rééligible une fois.

Denis Sassou Nguesso ne s’est pas prononcé. Mais sa candidature est de plus en plus considérée comme probable. Via un référendum constitutionnel sur un changement de régime ?

 

RDC

Joseph Kabila 42 ans

Échéance électorale décembre 2016

Article 70 : Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans renouvelable une seule fois.

Joseph Kabila a affirmé qu’il respecterait “l’esprit et la lettre” de la Constitution. Mais un report de deux ans de l’élection présidentielle est envisagé.

 

RWANDA

Paul Kagamé56 ans

Échéance électorale juillet 2017

Article 101 : Le président de la République est élu pour un mandat de sept ans renouvelable une seule fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels.

Paul Kagamé a toujours répété qu’il se soumettrait à la Constitution. Mais il a laissé s’ouvrir un débat national sur la paix, la sécurité et le développement du Rwanda dont devrait découler l’identité (secondaire à ses yeux) de la personnalité le mieux à même de garantir ces valeurs cardinales. Lui-même ? C’est probable.

 

BURUNDI

Pierre Nkurunziza 49 ans

Échéance électorale juin 2015

Article 96 : Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois.

Pierre Nkurunziza, “premier président de la période post-transition”, fait abstraction de son mandat de 2005 puisque élu au suffrage indirect “à titre exceptionnel”. Ses détracteurs n’y voient qu’une manoeuvre pour se maintenir au pouvoir. La bataille se jouera sur le terrain juridique.

 

SIERRA LEONE

Ernest Bai Koroma 60 ans

Échéance électorale 2017

Article 46 : Nul ne peut exercer les fonctions de président pendant plus de deux mandats de cinq ans chacun.

Ernest Bai Koroma est déjà sur les rails d’une troisième candidature. Même s’il nie cette ambition, l’ouverture d’un vaste chantier de réforme de la Constitution en mai ainsi que les déclarations de ses plus proches collaborateurs contredisent ses propos.

 

LIBERIA

Ellen Johnson Sirleaf 75 ans

Échéance électorale novembre 2017

Article 50 : Le président est élu au suffrage universel […] pour un mandat de six ans […] Nul ne peut siéger comme président pendant plus de deux mandats.

Ellen Johnson Sirleaf a pris goût au pouvoir. À l’aube de sa réélection fin 2011, elle disait vouloir “terminer ce qu’elle avait commencé”. En 2017, elle devrait toutefois respecter la Constitution, consciente des risques de troubles qui pourraient survenir si elle s’accrochait à son poste.

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