GLPOST

Marie Rose Habyarimana: “Leur seule façon d’accéder au pouvoir était d’assassiner mon père et FPR/Kagame ont semé le chaos pour venir éteindre le feu qu’ils ont eux-mêmes allumé.”

20e anniversaire genocide rwandais – Marie Rose Habyarimana : «Si mon père était encore vivant…»
Publié le 21 avril 2014 par Godlove Kamwa

20 ans après l’assassinat du président du Rwanda Juvénal Habyarimana qui a déclenché l’un des pires génocides de l’histoire, sa fille Marie-Rose Habyarimana continue à plaider pour la justice comme condition de réconciliation du Rwanda. Elle ne cesse de dénoncer l’indifférence des Nations Unies muettes à la demande incessante d’une enquête exprimée par la famille.

 

La quarantaine sonnée, la spécialiste de traduction de l’université de Laval au Québec s’est installée à Gatineau au Canada depuis 1997, loin de ses trois frères et de ses deux sœurs en exil en France depuis l’attentat du 6 avril 1994.

 

A ses yeux, les efforts du Tribunal Pénal International sur le Rwanda ne suffisent pas, car « tout le monde s’entend pour dire que l’attentat a déclenché le génocide. Pourtant, on ne veut pas enquêter sur l’attentat. Ce n’est pas logique », dit-elle. D’une voix étreinte par l’émotion qui l’habite tant d’années après le drame, Marie-Rose Habyarimana s’est confiée à la Gazette. C’est connu, elle se joint à la famille pour ne guère reconnaître la neutralité et la compétence de la commission d’enquête mise en place par le Front Patriotique Rwandais. Et malgré les conclusions d’un juge français liant l’actuel président Paul Kagamé aux attentats du 6 avril 1994, la communauté internationale est peu diserte sur l’avion abattu alors qu’il y avait à bord le président burundais Cyprien Ntaryamira, celui du Rwanda, Juvénal Habyarimana et leurs délégations respectives.

 

Environ 800 000 rwandais de la minorité Tutsi et même des Hutus ont été massacrés dans la centaine de jours suivant l’attentat.

 

Aujourd’hui, les relations entre le président rwandais et ses opposants sont pour le moins exécrables. Certains opposants et défenseurs des droits de l’homme se sont réfugiés à l’étranger, pour échapper au régime.

Dans ce contexte, Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements extérieurs rwandais, a été retrouvé assassiné le 1er janvier dernier, dans un hôtel de Johannesburg, en Afrique du Sud, où il s’était exilé. L’affaire Jean-Paul Akayesu est l’un des plus célèbres procès organisés par le TPIR, qui a condamné ce dernier à la prison à vie pour le massacre de plusieurs Tutsi, l’incitation à des viols collectifs et publics, et la participation directe dans plusieurs assassinats. […]

 

Exit mobile version