Les élections présidentielles se sont passées de manière contrastée à travers toute la RDC, et même à Béni, où les scrutin avait été officiellement retardé à mars pour des raisons sanitaires et sécuritaires, les citoyens ont eux-mêmes organisé le vote, symboliquement, pour prouver que la mesure n’avait rien de rationnel et qu’il s’était plutôt agi de les priver d’élection présidentielle.
De même, à Kinshasa où certains bureaux n’ont ouvert que trop tardivement, décalant leur clôture d’autant. De même, en maint et maint lieu où les difficultés d’organisation furent surmontées par la volonté des Congolais, soucieux de ne pas laisser échapper cette occasion de s’exprimer enfin.
Les résultats qui commencèrent à tomber un peu partout, les compte-rendus des dépouillements publics des bureaux de vote largement photographiés et partagés sur les réseaux sociaux ne laissent pas place au doute. Le vote qui s’est déroulé dimanche 30 décembre 2018 a vu une déroute presque complète du candidat-dauphin de Joseph Kabila, dont la campagne n’avait pas été à la hauteur des attentes, et dont le nom est resté inconnu de la presse internationale qui ne le désigne que par la périphrase partout répétée: « le dauphin de Kabila ». Or, en Afrique, comme partout dans le monde, il n’est pas très bon d’être le dauphin. Le peuple aime choisir lui-même celui qui le dirige.
Le grand vainqueur du scrutin est sans l’ombre d’un doute Martin Fayulu, qui arrive pratiquement en tête dans tous les bureaux de vote, le plus souvent très nettement, mis à part dans quelques régions spécifiques où Félix Tshisekedi, fils de feu Etienne du même nom, a gardé un enracinement.
Il ne sera pas possible à la Commission électorale de contester l’élection de Martin Fayulu, qui a été plus large encore qu’espérée, et qui s’est accompagnée d’une véritable déroute du candidat du pouvoir, le « dauphin » de Kabila…