Salle d’audience avant le procès de Pascal Simbikangwa, à Paris le 4 février 2014.REUTERS/Charles Platiau
Emmanuel Daoud appelle l’accusé par son grade : « capitaine » car, précise-t-il, Pascal Simbikangwa n’est pas n’importe qui, c’est un homme « brillant », « charismatique », « un combattant ». Mais pour l’avocat de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), Simbikangwa est surtout un « manipulateur », organisé autour du « déni » et « élevé dans la haine des Tutsis ».
Le capitaine Simbikangwa, note l’avocat, veut convaincre les jurés de son insignifiance : « un petit fonctionnaire au placard », qui n’a « rien su », « rien vu du génocide », « pas même un cadavre ». « Il reconnaît le génocide du bout des lèvres, pour le reste, note l’avocat, le FPR [Front Patriotique Rwandais] a tout inventé. Il est la cible d’un complot, voilà quelle est sa ligne de défense ».
« Mais la stratégie du profil bas ne tient pas », martèle Emmanuel Daoud. « C’est même du foutage de gueule, rugit-il, avec le plus grand des cynismes, il revendique même le statut de « Juste » car il a sauvé des Tutsis ». Et l’avocat des parties civiles de conclure : « ce cynisme est celui de tous les génocidaires. Vous n’êtes pas un « Juste », non. Vous n’êtes qu’un assassin ».
Source: RFI