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RDC : Le M23 est fini au Nord-Kivu ? Ce serait trop vite aller en besogne

RDC : Le M23 est fini au Nord-Kivu ? Ce serait trop vite aller en besogne

04/11/2013 10:59:00KongoTimes!
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FARDC – Entrée triomphale des soldats congolais à Kibumba. Observez lâallégresse de la population maintenant libre.

 

Fidel Bafilemba, chercheur sur  terrain pour l’organisation Enough Project en République démocratique du Congo (RDC), pense qu’ « il n’y aura pas de solution durable si les présidents Paul Kagame, Joseph Kabila et Yoweri Museveni ne sont pas ramenés à la table des négociations ». A ceux qui disent que « le M23 est fini au Nord-Kivu », Fidel Bafilemba répond que « ce serait trop vite aller en besogne, pour un mouvement qui a fait preuve de résistance plus de dix ans, et soutenu militairement et en hommes par le Rwanda et l’Ouganda ».

« Au-delà d’un processus biaisé, non transparent et opaque aux pourparlers de Kampala, les véritables négociations devraient se faire entre les trois présidents pour que, finalement, on puisse trouver une stratégie de sortie de crise de manière définitive », a-t-il expliqué à RFI, vendredi 01 novembre 2013.

Fidel Bafilemba ne voit « pas comment Kagame et Museveni vont lâcher facilement le M23 », estimant que « c’est un processus qui va permettre à ce qu’il y ait le lancement des véritables négociations entre le Congo, le Rwanda et l’Ouganda ».

« Quand bien même la cité de Bunagana tombe entre les mains de l’armée congolaise, l’Ouganda a dépêché des moyens logistiques. On a ramené le président politique du M23, Bertrand Bisimwa, à Kampala. Je pense que cet élément fait quand même comprendre que Museveni tient à ce que ces négociations continuent et aboutissent »,  soutient-il, indiquant que « le président Museveni  tient mordicus à ce fameux processus de Kampala ».

« Trop vite en besogne »

A ceux qui disent que « le M23 est fini au Nord-Kivu », Fidel Bafilemba répond que « ce serait trop vite aller en besogne, pour un mouvement qui a fait preuve de résistance plus de dix ans, et soutenu militairement et en hommes par le Rwanda et l’Ouganda ».

Selon le chercheur, trois ou quatre choses justifient le recul du M23 et la modification de l’équilibre de force.

« Premièrement, dit-il, c’est l’engagement de la Tanzanie, du Malawi et de l’Afrique du Sud à la contribution de la Brigade de l’Onu aux côtés des FARDC qui a été un élément déterminant, ayant fait pencher la balance en faveur de la RDC ».

Il cite aussi « la pression nationale des gens du pouvoir, de la Société civile et des partis politiques congolais, à l’endroit de Joseph Kabila qui était pointé du doigt en tant que commandant suprême des FARDC ».

A en croire Fidel Bafilemba, les pressions accentuées des envoyés spéciaux de l’Onu, des Etats-Unis et de l’Union européenne pour régler ce conflit sont un élément qu’il faut prendre en compte. Et cela aurait joué sur la stratégie du Rwanda. « Ces gens ont dû peser de leur poids. Leurs efforts, mis en commun, ont pu faire quelque chose », a-t-il relevé.

Enfin, un facteur qui pourrait expliquer la progression de l’armée congolaise, selon Fidel Bafilemba, « ce sont des changements et réorganisations au sein des FARDC depuis l’an passé ».

Il rappelle que, deux mois plus tard après la chute de Goma  sous contrôle du M23en novembre 2012, le gouvernement congolais a rappelé tous ses commandants (au moins 140) qui étaient en charges des opérations au Nord-Kivu.

« Aujourd’hui, ces officiers certes promus en grade militaire, sont à Kinshasa. Mais, bon nombre d’entre eux, affirme Fidel Bfilemba, sont des généraux sans fonctions ni commandements et sans communication substantielle avec les gens qui sont sur terrain ».

Il note par ailleurs que « parmi eux, il y en avait ceux qui étaient soupçonnés d’être d’agents doubles », affirmant que « tout cela a dû changer la situation ».

[Stanislas Ntambwe]
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