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RDC / Rwanda : un caporal congolais tué dans des échanges de tirs

 

 

Des combats ont éclaté, ce mercredi 11 juin, à la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. C’est une première après plus de six mois de calme relatif. Alors que les relations sont historiquement tendues entre les deux pays, les accrochages entre l’armée rwandaise et congolaise ont éclaté à l’aube dans une petite localité, à une vingtaine de kilomètres de Goma et ils ont gagné en intensité dans l’après-midi. Les autorités congolaises font état d’un premier mort, un soldat congolais.

 

De sources concordantes, un soldat congolais – un caporal – a bien été tué. En revanche, les informations divergent toujours sur les circonstances de cette mort.

 

Côté congolais, d’après le porte-parole du gouvernement Lambert Mende, ce caporal avait d’abord été capturé ce mercredi matin, puis tué cet après-midi par l’armée rwandaise. Et c’est l’annonce de cette mort qui aurait provoqué une reprise des tirs et la traversée de soldats congolais – côté rwandais – pour récupérer le corps.

 

 

A la mi-journée, on a eu l’horreur de voir ce jeune caporal sorti du lieu où les Rwandais le détenaient et fusillés en plein air sous le regard de ses collègues, de l’autre côté de la frontière en RDC…
Lambert Mende retrace le fil la journéePorte-parole du gouvernement congolais12/06/2014 – par Sonia RolleyÉcouter

 

Du côté rwandais, la version n’est pas tout à fait la même. De sources militaires, on affirme que ce caporal congolais aurait traversé la frontière à l’aube pour chercher de la nourriture ; qu’il aurait ouvert le feu sur une position de l’armée rwandaise et qu’elle n’aurait fait que répliquer.

 

Les relations sont tendues entre les deux pays. Il sera sans doute difficile d’obtenir une version concordante. Ce qui est sûr, c’est que mercredi après-midi, pendant un peu plus de deux heures, les accrochages ont repris en intensité avec des tirs à l’arme lourde – des tirs de mortier – de part et d’autre.

 

Le calme semble être revenu, mais la situation reste tendue avec notamment trois chars qui ont été vus par des témoins pour se diriger vers la frontière.

 

Les accusations du Rwanda

 

Les autorités congolaises parlent toujours de provocation de Kigali. De son côté, le Rwanda est finalement sorti de son silence et a accusé la RDC de l’avoir attaqué – à deux reprises – faisant quatre morts parmi les soldats des Forces armées de RDC (FARDC).

 

« Nous exhortons les autorités congolaises […] à cesser toute attaque contre le territoire rwandais. Le Rwanda se tient prêt à agir pour protéger ses citoyens », c’est en ces termes que la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a réagi, ce mercredi, dans un communiqué, à la suite des deux accrochages qui ont eu lieu à la frontière entre le Rwanda et la RDC.

 

Pour Kigali, ce sont bien les forces armées congolaises – et non l’inverse – qui ont attaqué le Rwanda. Selon le communiqué du gouvernement rwandais, « une section de l’armée congolaise » a traversé la frontière et a ouvert le feu sur une patrouille rwandaise. Les soldats rwandais ont alors riposté et tué un premier militaire congolais.

 

Le Rwanda assure également avoir été victime – en milieu de journée – d’une seconde tentative de déploiement au Rwanda de deux pelotons des Forces armées de RDC (FARDC) qui ont débouché sur un nouvel échange de tirs faisant quatre morts parmi les soldats congolais. Pour le Rwanda, il s’agit là d’actes de « provocation » de la part des autorités congolaises.

 

Kigali a également accusé Kinshasa d’avoir empêché l’accès à la zone, à une mission du Mécanisme conjoint de vérification – saisi par le Rwanda – pour enquêter sur les combats.

 

Source: rfi.fr

 

 


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