Rwanda – Affaire Rwigara : le parquet requiert 22 ans de prison ferme contre l’opposante

L’audience du procès de l’opposante Diane Rwigara et sa mère poursuivies pour, entre autres, « insurrection contre l’État » et « faux et usage de faux », a débouché ce mercredi 7 novembre sur une réquisition demandant 22 ans de prison ferme pour les deux femmes.

Ayant bénéficié d’une liberté provisoire en début octobre dernier, Diane Rwigara et sa mère ont comparu ce mercredi devant un tribunal de Kigali, la capitale rwandaise.

La jeune opposante de 37 ans est appelée à répondre de deux principaux chefs d’accusation : « insurrection contre l’État » et « faux et usage de faux ». Tandis qu’Adeline Rwigara, sa mère, est poursuivie pour « incitation à l’insurrection » et « incitation à des divisions ».

Des motifs qui ont conduit le ministère public à requérir 22 ans de prison ferme pour les deux femmes. Mais, que dira le jury ? Confirmera-t-il la réquisition ? L’alourdira-t-il ? La rejettera-t-il ? Il faut en tout cas la prochaine audience prévue le 6 décembre prochain pour le savoir.

En attendant ce verdict, les avocats de Rwigara font état de l’absence de preuves pouvant justifier une telle réquisition. Pour Amnesty International, c’est un procès politique. L’opposante quant à elle, attribue ses démêlés avec la justice à ses opinions politiques. Mais, l’opposante ne semble pas prête à se résigner quelle que soit la pression.

Rwigara, très ferme et tenace

« Je maintiens mes propos, ils sont le reflet de mon parcours politique couplé à l’appel lancé aux Rwandais de résister à la peur et de parler haut et fort pour notre pays », a déclaré Rwigara ce mercredi devant le tribunal de Kigali. « J’espère ne pas retourner en prison, mais s’il faut que j’y retourne, j’y retournerai », a-t-elle confié à l’AFP.

Il y a un an, Diane Rwigara voulait affronter le président Kagame à la présidentielle d’août 2017. À peine venait-elle d’afficher son ambition d’accéder à la magistrature suprême, que des photos d’elle nue furent publiées sur le net.

Déterminée à gérer « autrement » le Rwanda, l’opposante avait maintenu sa position avant d‘être inculpée et puis placée en détention provisoire avec sa mère et sa sœur. Celle-ci avait recouvré sa liberté après abandon des charges contre elle.

Depuis, des biens de la famille ont été vendus aux enchères et un hôtel a été détruit parce que ne respectant pas les règles de l’urbanisme selon les autorités. Félicité pour d’important progrès économiques, le régime de Kagame est souvent mis en cause dans la violation des droits de l’homme.

 

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