Rwanda: La sulfureuse menteuse Louise MUSHIKIWABO

MUSHIK
Louise MUSHIKIWABO – Ministre des affaires étrangers du Rwanda

 

Sur les circonstances de la mort des cinq Congolais, les enquêteurs de la CIRGL n’ont confirmé aucune déclaration de Kigali qui les aurait abattus de sang froid au Rwanda, après les avoir kidnappés sur le sol congolais.

 

Des enquêteurs de la CIRG (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) dont le Congo et le Rwanda sont membres sont catégoriques: aucune version de la partie rwandaise sur les causes de la mort le 11 juin des cinq Congolais n’a pu être vérifiée, écrivent-ils dans un rapport daté du 17 juin rédigé par le Mécanisme conjoint élargi de vérification des frontières pour la région des Grands Lacs, dont les membres sont originaires de dix pays différents, n’a pas été signé par le Rwanda. Mis en difficulté, la partie rwandaise n’a pas signé le document, paraphé par neuf autres pays de la CIRGL. Le Rwanda isolé. Il soutient que ces Congolais – tous militaires selon Kigali, un seul est militaire, soutient le ministre congolais de la Communication et des Médias, Lambert Mende Omalanga – ont péri lors de combats. Pour Kinshasa, ces personnes ont été capturées – au Congo – et exécutées de sang froid. Sur les combats dont Kigali parle, les enquêteurs de la CIRGL n’ont trouvé aucune douille sur les deux sites décrits par la partie rwandaise comme des sites d’affrontements. L’officier rwandais a assuré que les cinq soldats congolais avaient péri lors de combats sur ces mêmes sites. Il fait état de deux affrontements: l’un le matin, l’autre l’après-midi, à chaque fois pour repousser des militaires congolais qui avaient violé l’intégrité territoriale du Rwanda. Le Colonel Emmanuel Kaputa, qui a co-paraphé le rapport pour la partie congolaise, a tenu à l’indiquer une deuxième fois, au stylo, à côté de sa signature, et a ajouté: «cela indique que ces soldats ont été capturés vivants en RDC pour être ensuite exécutés sur le territoire rwandais». Le Rwanda par sa porte-parole, la ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo prise en flagrant délit de mensonge… Kinshasa pour qui tôt ou tard ces crimes ne resteront pas impunis, réclame des suites.

 

DES BLESSURES AU CRANE.

 

La BBC elle, a pu avoir accès en exclusivité à ce rapport sur l’incident du 11 juin «entre FARDC et APR» – aux dires de Kigali – à la frontière des deux pays. Une fusillade avait éclaté le 11 juin entre les FARDC et l’APR (Armée Patriotique Rwandaise ou RPA, Rwandese Patriotic Army), à la frontière du Nord-Kivu, aux dires de Kigali. Au lendemain des affrontements, le Rwanda avait remis cinq cadavres au Congo. Mais les circonstances de cette mort ainsi que l’identité des soldats sont restées floues.

 

Alors que Kinshasa affirme que ces personnes ont été exécutées, Kigali soutient que ces hommes ont péri au combat. Kinshasa affirme que les troupes de l’APR-RPA ont traversé la frontière, puis enlevé et tué un soldat congolais d’une balle dans la tête. De son côté, le Rwanda explique que ce sont les militaires congolais qui sont entrés sur son territoire, en tirant sur les troupes rwandaises.

 

En effet, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, interrogée vendredi sur ces nouveaux éléments lors d’une conférence de presse, a confirmé qu’il y avait eu un incident entre les deux pays. Toutefois, pour elle, ce sont «des soldats congolais qui ont traversé la frontière et se sont retrouvés dans le district de Musasamana». «Il y a eu des échanges de tirs parce qu’ils ne voulaient pas retraverser la frontière pour retourner en RDC», a-t-elle indiqué.

 

Si le rapport sur l’incident, rédigé par le Mécanisme conjoint élargi de vérification des frontières pour la région des Grands Lacs, ne permet pas de comprendre exactement ce qui s’est passé le 11 juin, il éclaircit toutefois plusieurs points.

 

Tout d’abord, sur la question de la frontière. Le rapport comporte en annexe une photo de Google Maps, sur laquelle les deux collines où les combats ont eu lieu, Kanyesheja 1 et 2, sont placées en territoire congolais. Le Rwanda affirme que Kanyesheja 2 est dans son territoire, mais selon un soldat congolais cité dans le rapport, les deux pays se disputent la colline depuis la fin de la rébellion du M23, et s’étaient mis d’accord pour ne pas l’occuper.

 

Le rapport établit également les circonstances de la mort des cinq hommes. Sur les photos incluses dans le rapport, quatre d’entre eux ont des blessures visibles au crâne. Les auteurs recommandent une autopsie, précisant qu’il pourrait y avoir eu étranglement ou asphyxie. Kigali affirme que les hommes ont été tués dans une embuscade mais selon les auteurs du rapport qui se sont rendus sur les lieux, il n’y avait pas de cartouche vide à l’endroit où le Rwanda affirme que les affrontements ont eu lieu.

 

Selon un médecin militaire congolais qui a examiné les corps, il est plus probable qu’ils aient été exécutés, ce qu’a confirmé le ministre congolais Lambert Mende Omalanga qui affirme que seulement un homme sur les cinq est un soldats congolais.

 

Dans le rapport, il est précisé que les cinq hommes étaient en uniforme FARDC. Ont-ils été habillés après l’exécution? Le rapport conclut que les deux pays doivent éviter de déployer des troupes sur Kanyesheja 2 tant que le différend n’est pas résolu, et appelle à un sommet immédiat entre les deux pays sur la question de la frontière. Le Rwanda n’ayant pas signé le rapport, ces recommandations lui seront-elles opposables?

 

[ALUNGA MBUWA. AVEC AGENCES]

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