Rwanda: Le ras-le-bol de Barack OBAMA

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Le nouveau président du Comité des sanctions de l’ONU sur la République démocratique du Congo, l’ambassadeur de la Jordanie, a présenté ses conclusions et propositions des sanctions aux 15 membres du Conseil de sécurité sur le rapport du groupe d’experts, indique une source. Et ce, même si la primeur des recommandations et la liste des personnes et entités à sanctionner est réservée aux 15 membres. L’étau se resserre sur Paul Kagame et ses complices, accusés de continuer éperdument à soutenir les rebelles du M23 pendant que le Rwanda tente de bloquer l’adoption de ce rapport.

 

Le 6 janvier 2014, RFI révélait en avant première les grandes lignes du dernier rapport annuel du groupe d’experts des Nations Unies sur la République démocratique du Congo daté du 12 décembre 2013 et qui devrait bientôt être rendu public. Une fois de plus, les experts mettent en cause le Rwanda et l’Ouganda, pointant notamment le soutien de ces deux pays à la rébellion du M23.

 

Le lundi 13 janvier 2014, devant le Conseil de sécurité, Martin Kobler, le chef de la mission de l’ONU en RDC, a fait état d’informations « crédibles » selon lesquelles le M23 continue de recruter et redevient actif dans l’Est de la Rd Congo. « Des sources crédibles font état de la poursuite du recrutement militaire après la signature de cette déclaration. Il y a aussi des sources crédibles qui font état d’une résurgence d’activités du M23 en Ituri, dans le nord-est du Congo. J’en appelle au gouvernement congolais pour qu’il mette en application la déclaration de Naïrobi et qu’il accélère le processus de désarmement et de démobilisation des ex-combattants du M23.

 

Et j’en appelle également aux gouvernements du Rwanda et de l’Ouganda pour qu’ils fassent tout pour empêcher le M23 de se réfugier et de s’entraîner sur leur territoire. Nous n’allons pas tolérer une reprise des opérations du M23. »

 

C’est dans cette perspective que le nouveau président du Comité des sanctions de l’ONU sur la République démocratique du Congo, l’ambassadeur de la Jordanie a présenté ses conclusions et propositions des sanctions aux 15 membres du Conseil de sécurité sur le rapport du groupe d’experts de 51 pages, indique une source sûre qui s’est confiée au Journal L’Avenir. Et ce, même si la primeur des recommandations et la liste des personnes et entités à sanctionner est réservée aux 15 membres. Soulignons par ailleurs que la résolution est attendue le 28 janvier 2013.

 

Quelles sont les sanctions prévues ?

Toujours selon Rfi, les sanctions prévues par les Nations Unies ne visent pas directement des Etats, en l’occurrence le Rwanda et l’Ouganda, mais peuvent concerner soit des « entités », c’est-à-dire généralement des entreprises, soit des « individus ». C’est ce que prévoit la résolution 1533 destinée à faire respecter l’embargo sur les armes en République démocratique du Congo imposé en 2003 et assoupli depuis.

 

A chaque publication d’un nouveau rapport, et sur la base de propositions faites par les experts des Nations Unies, de nouvelles sanctions peuvent être votées. Celles-ci sont généralement de deux types : gel des avoirs ou interdiction de voyager. Mais de l’avis de nombreux experts, ces sanctions sont rarement appliquées. Par ailleurs, elles concernent le plus souvent des chefs militaires rebelles, mais pour le moment, elles n’ont jamais touché un responsable politique rwandais ou ougandais en exercice.

 

À plusieurs reprises, pourtant, confie un observateur, l’ajout de responsables politiques sur la liste des personnes sanctionnées a été évoquée – sans que cela aboutisse finalement. « Il y a débats parmi les diplomates sur l’impact que pourraient avoir de telles sanctions », explique le chercheur Jason Stearns. Certains craignent que cela déstabilise encore davantage la région et que les conséquences ne soient pas forcément positives sur le climat sécuritaire.

 

Un levier diplomatique efficace

Malgré ces bémols, poursuit l’expert, il serait faux de penser que ces sanctions n’ont aucun impact sur la résolution de la crise qui agite l’Est de la République démocratique du Congo. Les accusations contenues dans les rapports d’experts des Nations Unies sont largement reprises par la presse internationale et elles constituent un moyen de pression diplomatique qui peut s’avérer efficace. Au fil des années, et des rapports, les preuves du soutien, notamment rwandais, aux rebelles du M23 se sont accumulées, rendant les démentis systématiques de Kigali de moins en moins crédibles aux yeux de la communauté internationale.

 

Si les Nations Unies en tant que telles ne prennent pas de sanctions, les différents pays-membres, eux, peuvent le faire individuellement, sur la base des rapports onusiens. Le meilleur exemple date de l’été 2012. A la suite d’un rapport intermédiaire, particulièrement explicite sur la nature du soutien rwandais au M23, de nombreux pays, dont les Etats-Unis, ont provisoirement suspendu une partie de leur aide financière au Rwanda. Les montants en jeu étaient importants : plusieurs centaines de millions de dollars.

 

Et même si ces sanctions ont quasiment toutes été levées, aujourd’hui, elles se sont accompagnées de pressions politiques d’Etat à Etat, et ont pu constituer un levier diplomatique efficace vis-à-vis d’un pays, le Rwanda, dont l’économie dépend pour partie des bailleurs de fonds étrangers. Selon Jason Stearns, elles auraient même joué un rôle « clé » dans les événements qui ont conduit à la défaite du M23 à l’automne dernier.

 

Kagame inquiète au plus haut point les Etats-Unis

Notons qu’en 2010, après l’assassinat et l’arrestation de plusieurs chefs de l’opposition rwandaise, Washington avait stigmatisé « une série d’actions inquiétantes (…) qui constituent des tentatives de restreindre la liberté d’expression ». En juillet 2013, après la publication d’un rapport de Human Rights Watch décrivant la coopération de Kigali avec les rebelles du mouvement M23 en République démocratique du Congo, les Etats-Unis avaient haussé le ton en « exigeant que le Rwanda mette fin immédiatement à toute forme d’aide » à ce mouvement.

 

Conséquence : le M23, instrumentalisé par le Rwanda pour contrôler les richesses de son voisin congolais, a été vaincu militairement par les forces armées de la RDC en novembre dernier. Face à ces contentieux, les autorités de Kigali ont toujours manié la rhétorique anti-impérialiste. Paul Kagamé dit aujourd’hui ne pas accepter la logique selon laquelle « seules les grandes puissances ont le droit et l’intelligence de dire qui est terroriste et qui ne l’est pas ». Et un représentant du Rwanda à l’ONU a invité les Etats-Unis à « s’occuper d’Al-Qaïda et [à] laisser les Rwandais s’inquiéter du terrorisme auquel ils font face ».

 

Au-delà de ce qui vient d’être dit, il y a l’assassinat de Patrick Karegeya, un farouche opposant au régime de Kigali. Une fois de plus, Washington a vu la main de Kagame, à travers les propos tenus par lui-même au lendemain de cet assassinat. Washington s’est dit « préoccupé par la succession de ce qui semble être des meurtres à mobiles politiques d’exilés rwandais influents », a déclaré jeudi 16 janvier Jen Psaki, avant d’ajouter que les récentes déclarations du président Kagamé à propos des “conséquences” pour ceux qui trahissent le Rwanda nous inquiètent au plus haut point.

 

Le rapport des experts des nations Unies qui indiquent que le Rwanda et l’Ouganda continuent d’appuyer les ex rebelles du M23 pour réaliser le projet macabre de balkanisation de la Rd Congo est venu une fois de plus compliquer les choses et on ne voit pas comment ces deux pays et leurs complices pourront s’en sortir.

 

Faut-il voir dans l’agir de Paul Kagame le geste d’un serpent agonisant, mais qui refuse de mourir ? L’entêtement de Paul Kagame n’est-il pas la conséquence d’un comportement d’un enfant, une fois arrivé à la majorité, veut avoir son indépendance ? Dans l’histoire, quel est ce pays qui s’est opposé à Washington sans provoquer une sainte colère de ce dernier ? Peut-être que Paul Kagame pense que le temps de s’émanciper est venu et ce sera en même temps sa chute.

 

Ceci prouve que Washington a ras-le-bol d’un allié (Kagame) aussi prétentieux, audacieux que têtu comme un âne dont les Américains veulent se débarrasser pour rester conforme à leur logique. S’il était donné au président rwandais de lire les signes du temps, il aurait vite changé le fusil d’épaule.

 

Mais apparemment, l’homme qui est imbus de lui-même refuse de capituler et de se savoir vaincu. Eu égard à son aura, il préfère plutôt se « suicider » (au propre comme au figuré) pour emboiter le pas au Fuhrer allemand Adolf Hitler à la fin de la guerre de 40-45. Selon les analystes de la scène politique internationale, la fin de l’homme fort de Kigali est compté du bout de doigts.

 

L’Avenir

 

Published By www.KongoTimes.info

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