par RFI
Des enquêteurs des pays des Grands Lacs ont recommandé une autopsie pour déterminer les circonstances et les causes de la mort des cinq soldats congolais tués à la frontière avec le Rwanda le 11 juin. Les enquêteurs du bureau de mécanisme conjoint élargi n’ont pas pu vérifier les interprétations données par la partie rwandaise. C’est ce qu’ils indiquent dans un rapport daté du 17 juin.
Kigali soutient que les soldats congolais ont péri lors de combats, Kinshasa assure qu’ils ont été capturés et exécutés. A noter: le Rwanda n’a pas souhaité signer ce rapport paraphé par huit autres pays de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs ( CIRGL) et par des représentants de la Monusco.
Les enquêteurs n’ont trouvé aucune douille sur les deux sites décrits comme des sites d’affrontements par la partie rwandaise. L’officier rwandais leur a assuré que les cinq soldats congolais avaient péri lors de combats sur ces mêmes sites. Il a fait état de deux affrontements : l’un le matin, l’autre l’après-midi, à chaque fois pour repousser des militaires congolais qui avaient violé l’intégrité territoriale du Rwanda.
L’enquête n’a pas permis de corroborer cette version des faits. Cela apparaît clairement dans le rapport d’une dizaine de pages que RFI s’est procuré. Le Colonel Emmanuel Kaputa, qui a co-paraphé le rapport pour la partie congolaise, a néanmoins tenu à l’indiquer une deuxième fois, au stylo, à côté de sa signature, et il a ajouté : « cela indique que ces soldats ont été capturés vivants en RDC pour être ensuite exécutés sur le territoire rwandais ».
Sur les photos versées en annexe, deux des cinq soldats tués ont le crâne ouvert, mais les clichés ne permettent pas de tirer des conclusions définitives. Les enquêteurs ont réclamé une autopsie. Une photo Google Earth leur permet de situer les collines Kanyesheza un et deux sur le territoire congolais. Ils reconnaissent néanmoins qu’elles sont disputées, et encouragent les forces armées des deux pays à se tenir à une distance raisonnable l’une de l’autre autour de cette zone.
Les enquêteurs recommandent aux pays des Grands Lacs d’organiser sans attendre un sommet consacré à la question des frontières entre ses Etats membres et en particulier celles qui séparent la RDC et le Rwanda.
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