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Soudan du Sud: les rebelles contrôleraient une région pétrolifère

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L’ancien vice-président sud-soudanais Riek Machar affirme samedi que les forces rebelles qu’il dit commander se sont emparées d’un État producteur de pétrole du nord du pays. Plus au sud, des appareils américains ont essuyé des tirs en tentant d’évacuer des ressortissants américains.

 

 

Riek Machar, un Nuer qui a été limogé de son poste de vice-président en juillet dernier, a affirmé à la BBC que les rebelles contrôlaient désormais l’État d’Unity ainsi que « la majeure partie du pays ». Cet État contient la plupart des ressources pétrolifères du Soudan du Sud, dont l’économie dépend à 95 % des exportations de pétrole.

 

M. Machar s’est dit prêt à négocier avec le gouvernement si celui-ci libère des politiciens arrêtés plus tôt cette semaine.

 

Le pays est en proie aux violences depuis que le président Salva Kiir, qui appartient à l’ethnie des Dinkas, a accusé la semaine dernière son ancien vice-président de vouloir s’emparer du pouvoir par la force. Après avoir fait rage dans la capitale, Juba, les combats se sont étendus à d’autres régions.

 

Au moins 500 personnes ont été tuées depuis le début des affrontements. Les violents combats ont ravivé de profondes divisions ethniques, forçant des dizaines de milliers d’habitants terrifiés à fuir ou à se réfugier dans des bases de l’ONU.

 

Appareils américains touchés

 

 

Trois appareils américains Osprey CV-22 ont été atteints par des tirs en essayant d’évacuer des ressortissants américains pris dans les combats près de Bor, dans l’État du Jonglei, au nord de la capitale, a annoncé l’armée américaine samedi. Quatre militaires américains ont été blessés par ces tirs. Cette zone est contrôlée par les forces loyales au président, selon l’armée américaine.

 

Endommagés, ces appareils ont gagné un terrain d’aviation dans un pays voisin et la mission a été annulée.

 

En vacances à Hawaï, le président des États-Unis, Barack Obama, « a souligné que les dirigeants du Soudan du Sud avaient comme responsabilité d’appuyer nos efforts en matière de sécurité du personnel [militaire] et des ressortissants américains à Juba et à Bor », selon un communiqué publié par la Maison-Blanche.

 

« Ce conflit ne peut se résoudre que pacifiquement et par des négociations », a soutenu le président américain. « Toute tentative de s’emparer du pouvoir par des moyens militaires aura pour conséquence la fin du soutien de longue date des États-Unis et de la communauté internationale », a affirmé M. Obama.

 

L’ONU a par ailleurs annoncé qu’un de ses hélicoptères, sur les quatre envoyés à Youai, également dans l’État de Jonglei, a aussi essuyé des tirs d’armes légères vendredi. Il n’y a pas eu de blessé.

 

Le correspondant de la BBC, James Copnall, rapporte que ces tirs pourraient être une méprise. Les forces de Riek Machar auraient visé des appareils américains en pensant qu’ils étaient ougandais.

 

Appels au dialogue

 

 

Pendant ce temps, les médiateurs africains cherchaient samedi à rencontrer les opposants au président Kiir pour essayer d’empêcher que le pays ne bascule dans la guerre civile.

 

L’Union africaine (UA), qui compte un responsable parmi les médiateurs, a déclaré que sa présidente, Nkosazana Dlamini-Zuma, « demande une trêve humanitaire immédiate pour la période de Noël, en signe d’engagement de tous ceux qui sont concernés par le bien-être du peuple sud-soudanais ».

 

La présidente de l’UA a qualifié de crime de guerre la mort d’au moins 11 personnes de l’ethnie Dinka et de deux Casques bleus indiens, tués jeudi lors de l’assaut d’une base des forces de l’ONU, dans l’État de Jonglei, par 2000 jeunes Nuer.

 

Plus tôt cette semaine, le président Kiir s’est déclaré ouvert à discuter avec son rival, au moment où le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lançait un appel au « dialogue » pour résoudre cette « crise politique ».

 

En juillet dernier, le président Kiir avait limogé M. Machar et l’ensemble du gouvernement, sur fond d’inimitié entre les deux hommes et de dissensions au sein du régime, issu de l’ex-rébellion sudiste.

 

Celle-ci est au pouvoir depuis un accord de paix avec Khartoum en 2005, qui a mis fin à des décennies de guerre civile et débouché sur l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.

 

Production pétrolière

 

 

Les combats au Soudan du Sud inquiètent les pays voisins, qui craignent un regain d’instabilité dans une région déjà très troublée. Les autorités sud-soudanaises assurent que la production pétrolière, de l’ordre de 245 000 barils par jour et qui fournit la majeure partie des revenus du pays, n’est pas affectée par les troubles.

 

Néanmoins, 200 ouvriers du secteur pétrolier ont cependant trouvé refuge jeudi dans une base de l’ONU, et la compagnie chinoise CNPC, l’un des principaux exploitants des gisements du Soudan du Sud, a annoncé l’évacuation de certains de ses employés.

 

Source :Radio canada

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