Victoire Ingabire dans le collimateur d’André Twahirwa. Décryptage.

Monsieur André Twahirwa est un propagandiste rwandais vivant en Ile-de-France (Sarcelles) où il est élu municipal. Il ne s’embarrasse pas de louer la dictature du Rwanda malgré ses multiples violations très graves des droits humains et au mépris des victimes. Après s’être attaqué à ceux qu’il appelle les quatre multinationales droits-de-l’hommistes, FIDH, AMNESTY INTERNATIONAL, RSF et HRW pour leur louable travail de dénonciation des violations des droits de l’homme, il a tourné sa colère contre Madame Victoire INGABIRE Umuhoza, présidente des FDU-Inkingi et icône de la résistance pacifique contre le régime dictatorial et répressif de Paul Kagame.

Dans son article paru sur internet le 2/11/2018, sous le titre « Victoire Ingabire, la présidente des FDU-Inkingi, n’est pas une opposante mais une négationniste« , André TWAHIRWA tente de l’attaquer, la décrédibiliser, la disqualifier par des propos diffamatoires, des interprétations erronées et en lui prêtant des idées qui ne sont pas les siennes. Le cas de Monsieur André Twahirwa n’est pas unique dans la sphère du régime rwandais : il reflète l’état d’esprit des propagandistes de cette dictature.

Les droits de l’homme: un moindre souci pour Monsieur André Twahirwa

Dans son article intitulé «Des multinationales droits de l’hommistes et de comment se libérer de leur ingérence », Monsieur André Twahirwa précise que « la question n’est pas tellement de savoir si ce qu’elles [ces organisations de défense des droits de l’homme] publient dans leurs rapports ou autres communiqués est vrai ou non » mais plutôt qu’elles « sont un outil de la sempiternelle ingérence de l’Occident au nom de l’universalisme européen ». Il s’oppose à leur revendication d’un « droit et le devoir de défendre les droits universels de l’Homme » puisqu’une telle initiative « occidentalise et aliène un peuple ». Et pourtant, M. Twahirwa ne trouve aucun problème à recourir aux valeurs dites occidentales pour se faire élire en France (Sarcelles).

Sachant que ces mêmes organisations ont apporté leur appui à la cause du FPR dans sa lutte pour le pouvoir, M. Twahirwa ne déplore pas non plus qu’il y ait eu une quelconque aliénation ou occidentalisation du FPR.

Monsieur André Twahirwa : adepte et nostalgique d’un pouvoir brutal et monarchique

Twahirwa glorifie le mode de gouvernance du dictateur Kagame au Rwanda, puisqu’il s’agit, dit-il, d’une forme de « démocratie consensuelle» non seulement conforme aux valeurs de partage de la société rwandaise mais aussi parce qu’elle s’inscrit dans une continuité historique des pratiques politiques du Rwanda de la monarchie tutsi, avant la colonisation.

Un des aspects de la féodalité royale au Rwanda

Il rappelle à ceux qui l’ignore que « les pôles du pouvoir central étaient occupés par des clans différents : le roi appartenait au clan des Abanyiginya tandis que la reine-mère était issue des clans matri-dynastiques (Abasinga, Abega, Abakono, Abaha) ; enfin, les gardiens de la Constitution dite Code dynastique, les Abiru, étaient principalement des Abatsobe».

Cette approche de faire le parallélisme entre la nature de la gouvernance monarchique et la dictature du président Paul Kagame est quelque part vraie. Ce qui est anormal, c’est que M. Twahirwa glorifie ainsi une période monarchique précoloniale, pourtant globalement reconnue par beaucoup de rwandais, comme caractérisée par des inégalités criantes et une ethnisation de la gouvernance qui sont les causes profondes et réelles des soubresauts cruels que connaît régulièrement la société rwandaise.

Effectivement, à y regarder de près, le Président Kagame se comporte comme un roi et le pouvoir est géré comme dans une monarchie. Et comme du temps de la monarchie, après la désignation du nouveau roi, tous les rivaux potentiels étaient éliminés physiquement ou prenaient le chemin de l’exil pour sauver leur peau. C’est ce modèle de gouvernance que Kagame pratique à la lettre et auquel la vision de démocratie prônée par Madame Victoire INGABIRE Umuhoza se heurte.

A défaut d’éliminer physiquement la présidente des FDU-Inkingi, les acolytes du régime dont M. Twahirwa tentent de ternir son image en vue de l’éliminer politiquement. Pour ce faire, M. Twahirwa recourt aux arguments habituels de génocide/négationnisme, le génocide étant devenu un instrument pour asseoir la dictature et la soutenir en écartant toute opposition politique. Pourtant le discours à Gisozi ne contient aucun élément négationniste et la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples l’a confirmé dans son arrêt prononcé le 24 novembre 2017 dans l’Affaire n°003/2014.

Instrumentaliser le génocide pour développer un extrémisme d’exclusion

Le régime installé au Rwanda et dirigé par le président Paul Kagame et le FPR depuis 24 ans tire ses origines et sa légitimité dans le génocide de 1994. Le FPR a provoqué les violences et le terrorisme ayant abouti en un génocide pour enfin prendre tout le pouvoir. André TWAHIRWA, et bien d’autres extrémistes et penseurs du régime à l’exemple de Tom Ndahiro et Albert Rudatsimburwa, part du postulat que tout opposant au régime est un génocidaire, et par conséquent un négationniste. Ainsi posé leur balisage, les extrémistes développent leurs théories, s’acharnent sur qui ils veulent, le qualifiant de tous les noms, pour le faire taire, le disqualifier, l’éliminer politiquement.

L’article d’André TWAHIRWA, cité ci-dessus, se place dans cette logique (Victoire Ingabire, la présidente des FDU-Inkingi, n’est pas une opposante mais une négationniste). Il s’attaque à Madame Victoire INGABIRE et à son parti, les Forces Démocratiques Unifiées (FDU-INKINGI). Le titre lui-même est assez révélateur : tout opposant politique devient de ce fait un négationniste.

Pour ces extrémistes et penseurs, le FPR a arrêté le génocide et seuls ses membres ont le droit d’exercer le pouvoir au Rwanda et de s’accaparer de toutes les richesses du pays. Pour eux, critiquer la politique criminelle du FPR revient à remettre en question le génocide. Et pourtant, il est de notoriété publique que les crimes du FPR dépassent tout entendement, allant des massacres de population au Rwanda et en RDC (Byumba et Ruhengeri, Kibeho, Rapport Mapping, pour ne citer que ça) aux pillages des ressources congolaises et à la politique d’appauvrissement. La population du Rwanda vit dans la terreur et la misère; le pouvoir et ses propagandistes ne tolèrent pas que cela soit évoqué.

Pour les extrémistes du FPR, il y a des bons contre les méchants

Pour André Twahirwa, la logique est dichotomique : soit on est pour la politique du FPR et on est bon, soit on est contre la politique du FPR et on est méchant, génocidaire, et/ou négationniste. Personne n’a le droit de critiquer la politique d’accaparement des avantages du pays (politiques, économiques et sociaux) et d’appauvrissement de la population, d’assassinats et de disparitions répétées de personnes, d’emprisonnements arbitraires. Pour eux, critiquer ou remettre en cause les mensonges du régime rwandais revient à nier le génocide, à propager l’idéologie du génocide, à faire une conspiration contre les autorités de l’Etat, à fomenter une organisation terroriste.

Pour André Twahirwa et ceux qui partagent ses idées, il n’y a qu’une vérité et elle vient du FPR. Seule l’histoire racontée par le pouvoir doit être répétée et enseignée. Sortir de ce balisage et faire de l’opposition politique revient à s’exposer à une répression par les lois sur le génocide. C’est de cette façon que la séparation entre les « bons » et les « méchants » est faite et que les « méchants » sont traînés devant les tribunaux à la solde du pouvoir. Les plus malchanceux parmi eux disparaissent tout simplement, volatilisés à


Boniface Twagirimana

la suite des enlèvements opérés par les forces de l’Etat ou jetés dans des prisons secrètes. Le cas actuel du premier vice-président des FDU-Inkingi, Monsieur Boniface Twagirimana, est assez caractéristique de ces disparitions, de cette insécurité et de cette terreur entretenue par l’Etat rwandais. Monsieur André Twahirwa se moque de ces victimes ; ce qui l’intéresse, c’est faire l’apologie de la dictature sanguinaire du Rwanda.

Attaquer et chosifier les « méchants », rwandais et non rwandais

André Twahirwa attaque Madame Victoire INGABIRE Umuhoza en prétextant qu’elle n’est pas admise à exprimer une opinion. Tout ce qu’elle dit est d’office considéré comme du négationnisme. Et cela est martelé pour lui enlever toute parole. Faut-il le répéter encore, André Twahirwa ignore sciemment l’arrêt rendue par la cour Africaine de Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP, Arusha) qui précise que Madame Victoire INGABIRE Umuhoza doit être rétablie dans ses droits car dans son discours à Gisozi et ailleurs elle a exprimé ses opinions politiques, loin de tout idée de nier ou minimiser le génocide.

Dans un deuxième temps, André Twahirwa affirme que Madame Victoire INGABIRE Umuhoza n’existerait « guère sans leurs amis et complices d’ici » (ici en Europe, c’est à dire les occidentaux). C’est là une façon de dire qu’elle n’est rien. Et pourtant, André Twahirwa prend son stylo pour écrire sur quelqu’un qu’il méprise tant, d’où la contradiction entre ce qu’il dit et ce qu’il fait. Mme Victoire INGABIRE est présidente des FDU-Inkingi, un parti qui compte dans l’opposition et qui, par sa politique et ses propositions constructives, fait peur aux extrémistes. De ce fait, elle existe, elle fait parler d’elle. Son parti, sans être encore reconnu légalement, existe de fait bel et bien au Rwanda. Ses militants ne se cachent pas, malgré qu’ ils fassent l’objet d’une chasse à l’homme par les services de police et de renseignement. Quand Madame Victoire INGABIRE s’exprime, elle le fait aussi au nom de ceux-là qui sont quotidiennement harcelés et qui se reconnaissent en elle.

Et André Twahirwa de dire que « ceux qui ne cessent d’enjoindre le Rwanda d’ouvrir son espace politique sont les amis et complices des négationnistes »: ainsi la liaison est vite faite entre négationnisme et opposition politique et tous ceux qui la soutiennent. Cette habitude d’attaquer tout le monde, rwandais ou étranger qui ose parler de ce qui ne va pas au Rwanda, relève du mépris et de l’arrogance de Monsieur André Twahirwa et de ses amis. Ce comportement hautain est caractéristique de la dictature rwandaise et de ses propagandistes, dans leurs discours et sur les réseaux sociaux comme Twitter.

Diaboliser pour détourner l’attention et couvrir ainsi les crimes du FPR


Victoire Ingabire Umuhoza

Mme Victoire INGABIRE, opposante politique et présidente des FDU-INKINGI, ne fait pas du négationnisme et la cour CADHP l’a confirmé dans son arrêt. Quand elle s’exprime, elle le fait au nom de l’opposition politique, un droit reconnu par la constitution rwandaise, que cherchent à lui nier certains extrémistes rwandais comme André Twahirwa. Et pourtant, ils sont nombreux les rwandais sans voix qui se reconnaissent en elle, en ses idées et ses opinions.

Jouer la carte de l’élimination politique des opposants par des accusations de négationnisme, de génocidaire ou d’idéologie du génocide est une méthode injuste qui a fonctionné dans le passé mais qui atteint aujourd’hui ses limites. De telles accusations visent simplement à couvrir les crimes commis par le FPR et à lui assurer une impunité et une pérennité au pouvoir. Dès lors que cette tactique est démasquée et connue, les extrémistes ne pourront plus s’en servir longtemps. Il est temps qu’ils apprennent à jouer franc jeu : le mensonge et la diabolisation d’autrui ont assez duré, la carte de l’instrumentalisation du génocide ne peut plus être brandie indéfiniment en politique rwandaise.

Un extrémisme politique qui jouit de l’impunité

Quand André Twahirwa et ses amis s’octroient le droit d’enlever aux autres rwandais le droit d’exprimer leurs opinions, cela relève simplement de l’extrémisme et de la discrimination qui ont toujours sous-tendu la politique du FPR. C’est de l’intolérance qui doit être combattue par les rwandais, et notamment par les FDU-Inkingi. En effet, les FDU-Inkingi mettent en avant une politique inclusive de rassemblement, d’unité et de liberté d’expression, loin de toute exclusion. C’est ensemble et unis que les rwandais pourront construire un Etat fort et pacifique, où il fait bon vivre.


André Twahirwa/photo facebook

L’intolérance et l’extrémisme devraient être réprimés par les lois rwandaises, mais quand ceux qui violent les lois sont ceux qui sont chargés de les appliquer ou leurs propagandistes, cela finit par consacrer l’impunité des extrémistes. Ils sont confortés ainsi par leur position au-dessus des lois.

L’usage des amalgames pour brouiller les pistes

Considérer toute revendication d’ouverture de l’espace politique comme du négationnisme ou encore prétendre que l’opposition politique est héritière des régimes passées, c’est créer sciemment des amalgames visant simplement une élimination politiques des opposants, ce qui est contraire à la constitution. Ces amalgames seront aussi combattus pour permettre à chaque rwandais de se positionner librement sur la scène politique et laisser à la population le droit de choisir une politique qui réponde au mieux de leurs intérêts. Monsieur André Twahirwa doit reconnaître que les temps changent et que la scène politique rwandaise est appelée à changer aussi. Il s’accroche au passé pour mieux prêter à Mme Victoire INGABIRE et à son parti politique les idées qui ne sont pas les leurs. C’est une propagande qui ne tient pas la route et qui ne trompe personne. Les rwandais qui souffrent de la dictature savent très bien que la politique du FPR est à l’origine de cette souffrance.

Faire l’éloge du pouvoir en répétant les mensonges grossiers

Monsieur André Twahirwa prétend que le Rwanda est doté d’un modèle endogène, de partage du pouvoir et de consensus institutionnalisé, modèle à l’origine du « miracle rwandais ». C’est là un pur mensonge et de beaux mots creux.

En effet, le « miracle rwandais » est un mirage fondé sur des statistiques faussées, forgées de toute pièce dans le but de donner une image qui est loin de la réalité du pays (ce constat a été récemment corroboré par le Sénat rwandais). La réalité du pays est que la population rwandaise est misérable (surtout en milieu rural), que toute la richesse est détenue par une poignée d’individus membres du FPR, que le Rwanda est caractérisé par un terrorisme d’État (tortures, assassinats, enlèvements de personnes et disparitions forcées, appauvrissement, misère et terreur….), que la liberté d’opinion n’existe pas (l’article de M. André Twahirwa est assez révélateur), que les arrestations arbitraires et la fabrication des dossiers à charge sont monnaie courante, bref que le FPR a un lourd passé criminel qu’il cherche à couvrir par cette terreur, pour éviter toute contestation. Le modèle endogène au Rwanda est mort avant sa naissance, tout comme la « Vision 2020 » est un mirage longtemps étalé aux yeux des bailleurs de fonds et autres soutiens financiers. Dans moins de 14 mois, nous entrerons dans l’année 2020 : le bilan de la « Vision 2020 » révèle aujourd’hui une pauvreté sans précédent de la population et des problèmes sociaux inextricables. La montagne a déjà accouché d’une souris. Le mensonge du pouvoir rwandais est plus que visible : il crève les yeux.

En conclusion : Madame Victoire INGABIRE Umuhoza mène un combat pour la liberté

Mme Victoire INGABIRE Umuhoza, en sa qualité de présidente des FDU-Inkingi, mène un combat d’opposition politique visant à garantir à chaque rwandais la liberté et les droits de base : le droit à la vie, droit à la propriété, droit d’association et droit d’expression. C’est en cela que beaucoup de rwandais de l’intérieur et de l’étranger se reconnaissent en elle et ont fait d’elle l’icône de la résistance pacifique des opprimés.

La politique de terreur doit cesser pour laisser la place à un espace politique ouvert et permettre aux rwandais de se retrouver dans un dialogue national, dialogue où chacun pourra s’exprimer et participer à la décision d’ensemble quant à notre avenir commun.

Les Forces Démocratiques Unifiées (FDU-Inkingi) se battent sur ce terrain et leur présidente, Mme Victoire INGABIRE, est appelée à exprimer toujours en leur nom son opinion pour un changement politique en cette direction, n’en déplaise aux extrémistes, comme André Twahirwa, qui brandissent immanquablement leur arme passe-partout : génocide/négationnisme pour bâillonner les opposants politiques.

Théophile Mpozembizi
Commissaire des FDU-Inkingi chargé de la Communication.

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